La ministre du Travail, Dominique Vien, attend les rapports des médiateurs avant de décider si elle s'abstiendra de prolonger leur mandat, comme le lui demande l'Alliance syndicale de la construction.

Lundi, l'Alliance syndicale a écrit à la ministre pour lui demander de ne pas prolonger le mandat des médiateurs lorsque celui-ci viendra à échéance, le 30 avril ou le 2 mai, selon le sous-secteur de l'industrie. L'Alliance voudrait que la ministre laisse le rapport de forces s'exercer.

Mais, la même journée, une association patronale, l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec, lui a aussi écrit pour lui demander, au contraire, de prolonger cette période de médiation dans son secteur, celui du résidentiel.

Interrogée à ce sujet, mardi, alors qu'elle donnait une conférence de presse à Montréal sur les travaux bénévoles de construction, la ministre du Travail a fait comprendre que sa décision à ce sujet n'était pas encore prise.

«On va attendre le rapport du médiateur. Par la suite, on verra comment on se gouverne dans ce dossier-là», a répondu la ministre Vien.

Elle a surtout insisté quant à la nécessité pour toutes les parties de continuer la négociation malgré tout.

«Je les incite fortement à négocier. Utilisons toutes les heures d'une journée pour négocier», a-t-elle martelé.

Une autre association patronale, l'Association de la construction du Québec, qui négocie pour les secteurs industriel, commercial et institutionnel (ICI), s'est dite parfaitement d'accord avec la suggestion de poursuivre les discussions en médiation.

«On a entamé cette semaine, dans le secteur ICI, un blitz de négociation. On a des rencontres qui sont prévues tous les jours: aujourd'hui, mercredi, jeudi et vendredi. Nous travaillons à une entente. Nous croyons qu'une entente est possible avant le 30 avril. Et s'il faut qu'on vienne négocier samedi et dimanche, nous serons disponibles», a lancé Éric Côté, responsable des relations avec les médias à l'Association de la construction.

Les conventions collectives dans l'industrie de la construction, qui concernent 175 000 ouvriers, arrivent à échéance le week-end prochain.

L'Alliance syndicale sonde présentement ses membres dans le but d'obtenir un mandat de déclencher des moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève. Mais même si les mandats des médiateurs n'étaient pas renouvelés à l'échéance du 30 avril ou du 2 mai, il s'ensuivrait une période tampon de 21 jours avant l'exercice du droit de grève - s'il était accordé.

L'Alliance syndicale regroupe la FTQ-Construction, le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), le Syndicat québécois de la construction, la CSD-Construction et la CSN-Construction.