Les dirigeants de Bombardier n'ont pas choisi un bon moment pour se donner des hausses importantes de salaires, a observé le premier ministre Philippe Couillard.

En point de presse, il a relevé que cette question relevait des actionnaires de Bombardier, mais a souligné que cette hausse de salaire, de près de 50 %, tombait à un bien mauvais moment pour une société qui venait de bénéficier de l'aide publique. Il a souligné aussi que le gouvernement n'avait pas investi dans Bombardier, mais dans la C Series, une entité distincte.

Les dirigeants de Bombardier devraient s'interroger sur le message que cela envoie à la population, a souligné de son côté la ministre Dominique Anglade. Son ministère, l'Économie, a joué un rôle central dans la décision de donner 1 milliard de dollars pour sauver l'entreprise de la faillite l'an dernier -l'argent avait été injecté dans une nouvelle société, pour la C Series. « Je comprends que les gens soient choqués », a-t-elle soutenu à l'Assemblée nationale.

Le député péquiste Alain Therrien, furieux, a souligné que les 4000 employés licenciés par Bombardier l'an dernier ont sûrement reçu cruellement la nouvelle, exhortant la ministre Dominique Anglade à « mettre ses culottes » et mettre au pas la compagnie.

Le chef de la direction de Bombardier, Alain Bellemare, a gagné 12,5 millions de dollars en 2016, un bond de 47 % de sa rémunération au moment où, de ses aveux mêmes, Bombardier avait frôlé la faillite. Le président du conseil d'administration, Pierre Beaudoin, a vu pour sa part ses revenus passer de 5 à 7 millions de dollars, soit une hausse de 36 %.