Un bilan provisoire de la Commission de la construction du Québec (CCQ) estime à 2 % la baisse annuelle d'activité sur les chantiers en 2016.

Ce chiffre a été ajusté pour tenir compte des cinq jours ouvrables additionnels que compte l'année 2016 par rapport à 2015.

Sans cet ajustement, l'industrie aurait fini l'année avec 141,1 millions d'heures travaillées, comparativement à 140,4 millions d'heures en 2015. La moyenne des 10 dernières années se situe à 143,3 millions d'heures. Depuis 2013, la construction est entrée dans un cycle baissier au Québec.

BONNE PERFORMANCE DE L'INDUSTRIEL

Si le résultat global est conforme aux attentes, l'activité par secteurs a réservé des surprises.

Sortant d'un creux des 20 dernières années avec 10,3 millions d'heures, l'industriel a mieux fait que prévu avec une hausse de 9,5 % des heures travaillées. L'organisme responsable de l'application de la loi R-20 sur les relations du travail dans l'industrie s'attendait plutôt à un recul de près de 6 %.

Cette performance meilleure qu'anticipé est due aux chantiers de la cimenterie McInnis à Port-Daniel - Gascons et de la mine de diamants Renard, au nord de Chibougamau. En 2017, la mine Whabouchi de la société Nemaska Lithium, un chantier de 235 millions, prendra la relève de Renard. Restera à combler la fin de McInnis, ce qui ne sera pas aisé. Les projets majeurs sont retardés les uns après les autres, que ce soit la mine de nickel Dumont (3 milliards), l'usine d'urée IFFCO (2 milliards) ou l'usine de liquéfaction de gaz naturel Stolt LNGaz (800 millions).

Dans le secteur du génie civil et de la voirie, la CCQ s'attendait à une grande année avec les travaux de l'échangeur Turcot et du pont Champlain. La croissance attendue de 16 % des heures travaillées ne s'est malheureusement pas matérialisée. Le bilan provisoire établit l'augmentation annuelle à 1,8 % seulement. La CCQ fera le point au début de janvier.

Dans l'institutionnel et le commercial, de loin le secteur le plus important, l'activité a été stable en 2016. En fait, on observe une légère variation négative de 0,6 %. Malgré la baisse, le niveau d'activité reste historiquement élevé, autour de 75 millions d'heures. En 2017, le début du projet Le Phare du Groupe Dallaire à Québec de même que la construction des autres immeubles de plus de six étages, résidentiels ou à vocation mixte, soutiendront le secteur.

ON A BEL ET BIEN VU PLUS DE CÔNES ORANGE À MONTRÉAL

À l'échelle régionale, le Bas-Saint-Laurent - Gaspésie a connu une super année (+ 14 % des heures travaillées en un an) grâce à la cimenterie McInnis. Idem pour la Baie-James (+ 4,9 %), avec la mine de diamants de la minière Stornoway.

À Montréal (+ 3,3 %), les nombreux travaux de voirie et l'achèvement du CHUM ont marqué l'année. Sur la Côte-Nord, le ralentissement des travaux à La Romaine a fait chuter les heures travaillées de 12,5 %, tandis qu'en Outaouais, la glissade de 13,3 % s'explique par la fin des travaux de l'autoroute 50, survenue en 2015.