Bombardier et les deux plus grandes firmes de génie-conseil du Québec participeront aux appels de qualification lancés par la Caisse de dépôt et placement pour son projet de Réseau électrique métropolitain (REM), qui doit relier l'aéroport, le centre-ville de Montréal, Deux-Montagnes et Brossard.

Contactées par La Presse, Bombardier, SNC-Lavalin et WSP Global ont toutes confirmé qu'elles prendraient part au processus de sélection, tout comme le constructeur français de matériel roulant Alstom, qui possède une usine à Sorel-Tracy. L'allemande Siemens, la japonaise Hitachi et la coréenne Hyundai Rotem n'ont pas répondu à nos demandes.

« C'est en plein dans notre champ d'expertise », a commenté par courriel la porte-parole de WSP, Isabelle Adjahi. L'an dernier, l'entreprise a tiré 47 % de son chiffre d'affaires du secteur des transports et des infrastructures. Elle a récemment décroché des contrats pour des projets de transports en commun à Waterloo, en Ontario, à New York, à Manchester, en Angleterre, et à Sydney, en Australie.

De son côté, SNC-Lavalin a réalisé les travaux de conception et de construction de la Canada Line, une ligne du réseau SkyTrain qui relie Vancouver à son aéroport et à Richmond. La Caisse et SNC sont toutes deux actionnaires d'InTransitBC, qui exploite et entretient la Canada Line. De plus, SNC-Lavalin a décroché l'an dernier un important contrat pour le métro de Paris.

WSP et SNC ont l'habitude de se colleter pour de gros contrats : elles l'ont fait récemment pour les projets du nouveau pont Champlain (remporté par un consortium présidé par SNC-Lavalin) et de reconstruction de l'échangeur Turcot (décroché par WSP et ses partenaires américains).

Il n'est pas impossible que WSP et SNC-Lavalin embarquent toutes deux à bord du train de la Caisse, puisque le projet a été scindé en deux appels d'offres distincts : un pour la construction des voies et des stations, un autre pour la construction, l'exploitation et la maintenance des trains. Pour ce deuxième contrat, un constructeur de matériel roulant pourrait s'allier à une firme de génie.

BOMBARDIER FAVORITE ?

À première vue, Bombardier part avec une longueur d'avance, puisque l'entreprise a construit la majorité des trains automatisés en service au Canada, soit ceux de Scarborough, en Ontario, et du SkyTrain (sauf ceux de la Canada Line). Cela dit, comme la filiale de la Caisse responsable du projet, CDPQ Infra, a décidé de ne pas imposer d'exigence de contenu canadien, le constructeur qui sera choisi parmi Bombardier et ses concurrents étrangers pourra produire les voitures dans des pays en développement pour réduire ses coûts.

Notons que la Caisse est un actionnaire important de la division ferroviaire de Bombardier (à hauteur de 30 %), de WSP Global (18 %) et de SNC-Lavalin (12 %).

Dans les appels de qualification publiés le 28 juin, on avait fixé au 26 août la date butoir pour la remise des dossiers de candidature. La filiale de la Caisse responsable du projet, CDPQ Infra, a toutefois repoussé l'échéance au 23 septembre. Les candidats seront évalués selon des critères financiers et techniques. Ceux qui se qualifieront pourront répondre à l'appel de propositions, qui doit être lancé cet automne.

LE CONTRAT D'INGÉNIERIE ET DE CONSTRUCTION

- évalué à 4 milliards

- 67 kilomètres de voies doubles

- 24 stations

- 9 terminus d'autobus

- 13 stationnements

- 5,4 kilomètres de tunnels

LE CONTRAT DE MATÉRIEL ROULANT

- évalué à 1,5 milliard

- jusqu'à 200 voitures électriques sans conducteur

- inspection quotidienne, entretien régulier et maintenance à long terme des infrastructures et du matériel roulant

Infographie La Presse