Les employés du centre d'affaires de Montréal de la Caisse de dépôt sont rentrés au travail au son de slogans et de chansons dénonçant la construction de la cimenterie de Port-Daniel, en Gaspésie. La Caisse en est le premier actionnaire.

«On dénonce l'opacité entourant ce projet polluant à la rentabilité fort douteuse », dit Pascal Bergeon, du groupe Environnement vert plus, de la Baie-des-Chaleurs, en Gaspésie, présent à l'événement. M. Bergeron critique l'absence d'audiences publiques sur l'environnement à propos de ce projet, puisqu'il a bénéficié d'une exemption.

En plus de devenir le plus grand émetteur industriel de gaz à effet de serre de la province, la cimenterie va émettre du plomb et de l'oxyde de soufre, soutient M. Bergeron, qui déplore en outre l'absence de dialogue entre la population et le comité de suivi environnemental mis sur pied par la cimenterie.

Environ 25 personnes, des jeunes dans la vingtaine pour la plupart, participaient à la manifestation qui a commencé à l'extérieur de l'édifice Jacques-Parizeau ce matin. Les manifestants du Regroupement citoyen opposé aux projets industriels insensés payé par le public en Gaspésie sont ensuite entrés dans l'immeuble pour occuper pendant près d'une heure une partie du parquet, considéré comme un endroit public.

Le porte-parole de la Caisse, Maxime Chagnon, s'est entretenu pendant quelques minutes avec M. Bergeron. Au bout d'une heure, les environnementalistes sont ensuite ressortis pour occuper l'entrée de la place Jean-Paul-Riopelle.

Port-Daniel doit produire 2,2 millions de tonnes de ciment. Devant coûter au départ 1,1 milliard, la cimenterie voit sa facture grimper à au moins 1,5 milliard. La caisse de dépôt met 265 millions et la société d'État Investissement Québec avance 350 millions. 

«Au lieu de mettre 615 millions d'argent public pour créer environ 150 emplois permanents dans un projet polluant, le gouvernement aurait pu à la place aider 150 PME de la Gaspésie en leur donnant 4 millions chacune, ce qui aurait été mieux pour l'emploi et pour l'environnement, fait valoir Alexandre Brunet, porte-parole du Regroupement, dont c'était le premier coup d'éclat.