La Commission de la construction du Québec va augmenter de 50 % le nombre d'inspections qu'elle mène sur les chantiers de voirie et de génie civil, et ce, jusqu'à la fin du mois d'août.

Les chantiers de construction visés sont des chantiers de routes, ponts et viaducs, par exemple, et dans l'ensemble du Québec, en juillet et août.

La Commission de la construction a décidé d'accroître considérablement le nombre de ses visites sur ce type de chantiers, après que ses inspecteurs eurent constaté un nombre élevé d'infractions dans ce secteur d'activité à l'été 2015.

Le nombre d'inspections devrait donc passer d'environ 200, durant la période estivale seulement, à 300, a précisé au cours d'une entrevue avec La Presse canadienne vendredi Jean-Guy Gagnon, vice-président aux opérations à la Commission de la construction (CCQ).

La principale infraction qui avait été constatée l'an dernier est celle de la présence d'ouvriers qui ne possédaient pas leur carte de compétence, a-t-il précisé. Il y avait eu pas moins d'une centaine d'infractions à cet effet, soit environ la moitié du total.

Ensuite, il y avait eu 35 cas d'ouvriers qui exerçaient un autre métier que celui pour lequel ils détenaient une carte de compétence, 25 cas d'absence d'enregistrement auprès de la CCQ, cinq qui n'avaient pas de licence de la Régie du bâtiment du Québec, et des cas d'apprentis qui travaillaient seuls, alors qu'ils sont censés travailler avec un compagnon.

Un tel nombre d'infractions peut paraître étonnant, d'autant plus qu'il s'agit de contrats publics.

«Il y avait comme une culture qui laissait croire à tout le monde que sur ces chantiers-là, il n'y avait pas vraiment d'infraction. Même que de notre côté, on avait une sous-représentation, parce que les gens avaient tous l'impression que c'était des chantiers où on n'avait pas vraiment d'infraction, parce que c'est public», a concédé M. Gagnon.

La Commission de la construction ne s'attardera pas seulement à l'application de la loi dans le cadre de cette campagne. Elle souhaite aussi faire de la prévention en misant sur sa «visibilité» au chantier.

Elle invite d'ailleurs les gens qui veulent formuler des plaintes à le faire en toute confiance. «On a sollicité l'information des gens. Il ne faut pas hésiter, peu importe l'acteur de la construction: un employeur, un salarié qui voudrait nous signaler des informations; ils peuvent facilement le faire sur notre site Internet ou avec notre ligne d'appel. Et nous, on va traiter l'ensemble des plaintes qui vont nous être acheminées», a assuré M. Gagnon.

La CCQ a aussi mené une campagne de communications auprès du ministère des Transports, des villes de Montréal et Québec, de même que des grands donneurs d'ouvrage, a souligné M. Gagnon.

De même, elle souhaite aussi porter une attention spéciale aux «contrevenants chroniques», a prévenu M. Gagnon.