L'autobus de l'emploi, Roulo-Boulo, retourne cet été dans les rues de Montréal pour aider les jeunes à trouver du travail. Les objectifs du Carrefour jeunesse-emploi (CJE) Montréal centre-ville, qui conduit le projet, sont doublés cette année. On souhaite conseiller 4000 personnes de 16 à 35 ans et ainsi favoriser 500 maillages avec 250 entreprises (Ultramar, Piknic Électronik, Croix Bleue du Québec, CAA-Québec...).

En 2015, 2230 personnes ont été vues et 272 liens ont été réalisés avec 135 employeurs. « Depuis l'an dernier, ça a conduit à trois embauches pour des postes permanents, affirme Chloé Beauchamp, conseillère en ressources humaines de CAA-Québec. Et les gens sont toujours en poste. »

« On vise l'emploi à long terme, pas seulement saisonnier, dit Martin Choquette, directeur général du CJE Montréal centre-ville. On veut donner une expérience de travail valorisante et l'opportunité de découvrir de nouveaux milieux de travail. Le secteur des services est très bien représenté, mais on offre tous les types d'emplois. »

Par ailleurs, le bus sera présent à divers endroits dans le centre-ville de Montréal pendant 75 jours plutôt que 35, soit jusqu'en octobre. « Les jeunes fréquentent de moins en moins les centres d'emploi comme Emploi-Québec, constate Martin Choquette. Ça prenait quelque chose qui les interpelle, car le virtuel prend beaucoup de place. Pourquoi ne pas leur donner des rendez-vous à des endroits précis et au niveau de la rue ? »

Le taux de chômage préoccupant au centre-ville, d'environ 13,5 %, motive le CJE à redoubler d'efforts cette année. « Chez les 18-24 ans, c'est 15 % », souligne-t-il.

LES SERVICES

Deux personnes attendent donc, depuis le début du mois de juin, les jeunes en recherche d'emploi dans le bus de Roulo-Boulo pour des consultations, notamment, qui durent de 15 à 30 minutes. « On évalue la situation du jeune, on pose beaucoup de questions sur la scolarité, les expériences passées, énumère Émilie Ouellet, agente de développement de liens avec les entreprises et chargée de projets à Roulo-Boulo. On offre des services pour savoir comment bâtir son CV, comment approcher un employeur, on donne des notions, des techniques. On explique comment se rendre attrayant. Parfois, on a affaire à des gens qui ont des compétences à développer. On les dirige vers des programmes. »

L'autobus roule dans le centre-ville quatre jours par semaine. Il se gare entre autres aux stations de métro Beaudry, Guy, Saint-Laurent ou encore à la Forêt urbaine du musée McCord, ainsi que dans d'autres quartiers comme le Plateau, les arrondissements de Saint-Laurent et de Pierrefonds.

Nouveauté cette année, Roulo-Boulo s'est doté d'une application, développée par Enkidoo Technologies, permettant de consulter des emplois disponibles, de situer le bus et de recevoir des alertes. « Généralement, le processus d'emploi est extrêmement anonyme, juge Martin Choquette. On envoie un CV... et on n'a aucune nouvelle ! Il y a aussi des disparités entre le rêve et les compétences exigées. Un jeune peut donc se décourager et arrêter de postuler. Or, Roulo-Boulo donne du feed-back à l'échelle humaine. »