Créée en 2011 par la fusion de ses activités avec la Société générale de financement, Investissement Québec présente de nombreuses lacunes quant à son fonctionnement, à l'évaluation de sa performance et aux coûts réels de ses interventions.

Dans son rapport déposé jeudi à l'Assemblée nationale, la vérificatrice générale Guylaine Leclerc observe qu'il n'y a pas de critères rigoureux pour déterminer les dossiers qui doivent être financés par Investissement Québec ou par le gouvernement à partir du Fonds de développement économique. En conséquence il est difficile de déterminer qui est imputable en cas de mauvaise décision.

Les intérêts que doit payer IQ sur l'aide financière accordée aux entreprises coûtent plus cher que ce qu'elle retire en bénéficie. La rentabilité d'IQ est inférieure aux coûts d'emprunt depuis sa création en 2011, sans qu'on retrouve les explications normalement attendues.

Investissement Québec ne fournit pas d'explications claires qui permettraient d'évaluer sa performance, tant à l'interne qu'à l'externe. Des informations plus détaillées auraient montré, par exemple que les résultats de 96 millions de dollars cachaient en fait 16 millions de revenus générés par des changements de comptabilité.

La vérificatrice constate que IQ ne fait pas un rapport adéquat de l'impact de ses interventions. Un exemple : en 2014-2015, la société affirmait soutenir des projets totalisant 6,8 milliards $, mais omettait de préciser que seulement 1,4 milliard avait été aiguillé vers des projets susceptibles de générer des retombées économiques. Les retombées attribuables à IQ sont surévaluées parce qu'elles incluent sans nuance l'apport du programme des immigrants investisseurs.

Finalement, les économies générées par la fusion avec la SGF ont été surévaluées de 12,7 millions, « dans les faits, l'économie est négligeable ».