De nombreux propriétaires de bars sportifs et détaillants d'articles de sport croisent les doigts pour que le Canadien ne fasse qu'une bouchée des Flyers de Philadelphie, mardi prochain. La rareté des gains du Tricolore depuis le début de décembre a des répercussions sur le moral des partisans, moins enclins à aller au resto pour regarder P.K. Subban inscrire un but ou à s'acheter un chandail au numéro de Max Pacioretty.

« Les gens viennent de moins en moins, note Carlos Martinez, employé du Champs Bar & Restaurant, à Montréal. Cette baisse est préoccupante, mais on l'anticipait. Les gens tendent, de toute façon, à moins se déplacer pour des matchs en saison, à cause du streaming. Ils se regroupent davantage pour des événements comme le Super Bowl. »

La direction de La Cage Brasserie sportive (anciennement La Cage aux Sports) admet que l'enthousiasme est moins au rendez-vous les soirs de match, depuis que le Canadien multiplie les défaites. « Nos Cages "sports" sont touchées, note Jean Bédard, président du conseil et chef de la direction de Groupe Sportscene. Cela dit, grâce à notre repositionnement, on est moins à la merci des aléas du sport et nos revenus sont encore en croissance. »

Il y a près d'un an, La Cage a amorcé un virage santé « pour donner une autre raison que le sport de venir » dans ses 49 restaurants. « On souhaite néanmoins que le Canadien reprenne pied après le match des Étoiles pour qu'il y ait un effet sur la fréquentation, admet Jean Bédard. Car les gens viennent, mais moins longtemps, et ils dépensent moins. On peut les perdre si c'est 2-0 après la première période. »

La débâcle du Canadien et la probabilité que l'équipe de hockey ne fasse pas les séries, cette année, ont aussi des répercussions en boutique. « Les ventes de vêtements et articles de la LNH sont directement en lien avec les performances, explique Mathieu Belleau, directeur de Hockey Experts/Sports Experts/Atmosphère au Centre Rockland de Mont-Royal.

La direction avoue qu'il y a eu une baisse de ventes notable. Heureusement, la collection de chandails de la Classique hivernale, qui opposait le Canadien aux Bruins de Boston au début de janvier, a créé un engouement dans les magasins. « Ç'a été bénéfique pour nous », avoue Mathieu Belleau.

Tout n'est pas perdu, si les joueurs du Canadien font belle figure sur la glace jusqu'en avril. « Une bonne deuxième moitié de saison permettra de rattraper les ventes », pense Mathieu Belleau.

PAS D'IMPACT POUR RDS ET TVA SPORTS

Les échecs des deux derniers mois n'ont pas touché les cotes d'écoute des matchs du Canadien à RDS et TVA Sports. La moyenne d'écoute depuis le début de la saison de hockey 2015-2016 est de 718 000 téléspectateurs, contre 750 000 en 2014-2015. « Les partisans sont déçus, mais regardent les matchs ! lance Patrick Tremblay, relationniste de RDS. Je ne pense pas que cette baisse de 4 % soit associée à la débâcle du Canadien, car lors de la même période en 2013-2014, la moyenne d'écoute était de 670 000. Et la situation de l'équipe au classement, il y a deux ans, était comparable à celle d'aujourd'hui. »

Du côté de TVA Sports, 691 000 téléspectateurs ont été rivés à leur écran en décembre et janvier, selon Numéris, contre à 671 000 à la même période, il y a un an.