Le groupe Adidas déplace la distribution de sa marque Reebok du Québec vers l'Ontario, un geste qui se traduira par une soixantaine de licenciements à Saint-Laurent. Les syndiqués dénoncent ce « dernier épisode d'une longue série de délocalisations d'emplois pour cette compagnie ».

« On est arrivés des Fêtes lundi dernier, et le mardi, on informait les membres que 59 d'entre eux allaient perdre leur emploi à partir du 26 février, a dénoncé jeudi Michel Courcy, représentant du Syndicat des métallos. On ne s'attendait pas du tout à ça, il n'y a eu aucune indication. »

Reebok-CCM, filiale d'Adidas, possède deux centres de distribution dans l'arrondissement de Saint-Laurent, dans l'ouest de Montréal. L'un expédie les articles de hockey de marque CCM ; l'autre, les chaussures et chandails de sport Reebok.

Philippe Dubé, président de Reebok-CCM, indique qu'il était plus logique de distribuer les produits Reebok à partir d'un tout nouveau centre logistique construit par Adidas à Bradford, en Ontario. Il nie dans la foulée toute « chasse aux sorcières » de l'Ontario envers le Québec.

« C'est beaucoup plus efficace d'avoir Adidas et Reebok sur la même plateforme logistique, plutôt que le hockey et les équipements de sport de Reebok. Il n'y a aucune synergie entre le hockey et les chaussures et les vêtements », ajoute M. Dubé.

M. Dubé souligne que le transfert vers l'Ontario n'entraîne pas la fermeture du centre de distribution de Saint-Laurent. Une partie des locaux qui étaient utilisés pour les activités de Reebok servira désormais à la distribution des produits de hockey CCM, a-t-il affirmé.

« CCM va très bien, a avancé Philippe Dubé. D'ailleurs, depuis trois ans, on a triplé les investissements en R et D sur CCM à Saint-Laurent, mais ça, par contre, on n'en parle pas. C'est une des raisons pour lesquelles la marque CCM a le vent en poupe. »

RELOCALISER UN MAXIMUM D'EMPLOYÉS

Le dirigeant indique que l'entreprise souhaite « relocaliser un maximum de gens » dans les activités de hockey de CCM. Au total, Reebok-CCM emploie près de 400 personnes au Québec, dont environ 200 à son siège social de Saint-Laurent, précise-t-il.

Il reste que pour les Métallos, ce déplacement des activités de distribution en Ontario revient à « rire des Québécois ». Le syndicat affilié à la FTQ ne digère toujours pas la délocalisation de la production de patins et d'autres articles de sport du Québec vers l'Asie depuis le milieu des années 90, tant chez Reebok-CCM que chez Bauer.

« On veut dire aux gens de faire attention, a lancé Michel Courcy. Les équipements de hockey qu'ils achètent présentement, même s'ils ont une connotation québécoise, ils ne sont plus faits au Québec ! Il n'y a plus d'équipement de hockey qui est fait au Québec. »

LA PRESSE