La faiblesse du dollar canadien n'a pas su empêcher une diminution des exportations du Québec en octobre, leur troisième au cours des quatre derniers mois.

Désaisonnalisées et en dollars constants, aux prix de 2007, elles ont ainsi affiché un recul de 1,9%, alors qu'à l'échelle canadienne, la baisse s'était chiffrée à 2,7%, d'après des données divulguées mercredi par l'Institut de la statistique du Québec (ISQ).

«Cela fait quelque mois que c'est assez décevant au Québec, souligne l'économiste principale au Mouvement Desjardins, Hélène Bégin. On est sur une tendance moins intéressante où les exportations plafonnent.»

En septembre, les exportations québécoises avaient bondi de 9,2% à la suite de reculs respectifs de 4,1% et 8,6% lors des mois de juillet et d'août.

Au cours d'un entretien téléphonique, Mme Bégin a souligné que plusieurs s'attendaient à des exportations plus soutenues du côté des entreprises, ainsi qu'à un redressement des investissements.

Néanmoins, pour les 10 premiers mois de l'année en cours, les envois de produits québécois vers l'étranger ont grimpé de 4,1% en comparaison à la période correspondante de 2014.

«C'est un message semi-positif, estime l'économiste. Les exportations plafonnent à un haut niveau, mais cela ne sera pas suffisant pour contribuer significativement à la croissance économique.»

Les exportations destinées aux autres provinces canadiennes ont également grimpé de 4,8%.

Pas moins de 15 des 25 principaux produits exportés par le Québec ont affiché une progression au mois d'octobre, sur une base désaisonnalisée - notamment l'aluminium et ses alliages (16,7%) et les minerais concentrés de fer (12%).

À l'inverse, les expéditions d'aéronefs ont affiché la baisse la plus marquée, en recul de 33%, suivi du cuivre et de ses alliages sous forme brute ainsi que des produits pharmaceutiques.

«On espérait, avec une économie américaine en santé et un faible dollar canadien, une forte impulsion, analyse Mme Bégin. Au bout du compte, ces facteurs ne semblent pas suffisants.»

La glissade des exportations du Québec en octobre est largement attribuable aux États-Unis - qui représentent 70,6% du volume total - où les ventes ont reculé de 6,7% en données non désaisonnalisées et en dollars courants.

L'ISQ a notamment observé des baisses dans la catégorie des aéronefs, des métaux précieux et de leurs alliages ainsi que du groupe des camions et des châssis lourds et de poids moyen.

Les exportations ont également reculé de 15,2% à destination de l'Asie, mais progressé de 10,8% vers l'Europe.

Pour 2015, l'économiste principal à la Banque Nationale Marc Pinsonneault table sur une croissance de 3,5% des exportations, à condition que les mois de novembre et de décembre soient positifs.

«Il faudra des progressions mensuelles moyennes de 1,5%», souligne-t-il dans un rapport de recherche transmis par courriel.

Par ailleurs, les importations internationales de marchandises de la province, désaisonnalisées et en dollars constants, aux prix de 2007, ont grimpé de 3,1% en octobre, alors qu'au Canada, la hausse a été de 0,2%.

Depuis le début de l'année, l'augmentation est de 1,7% au Québec, comparativement à 1,2% dans les autres provinces du pays.