Le ministre de l'Économie, Jacques Daoust, a affirmé mercredi ne pas s'inquiéter de l'échec du projet d'alliance entre Bombardier et Airbus, alors que l'opposition à l'Assemblée nationale le presse de venir en aide à la société québécoise.

Bombardier et Airbus ont tous deux confirmé avoir tenu des pourparlers qui se sont avérés infructueux. La société québécoise aurait proposé de céder une participation de contrôle dans son programme CSeries en échange d'une aide pour le développement de cet appareil de plus de 100 places.

Ce nouveau revers pour Bombardier n'a pas ébranlé le ministre Daoust. 

«Je ne suis pas inquiet, a-t-il assuré mercredi. Je sais qu'on est en fin de fabrication de cet appareil et il y a eu des dépassements comme dans le développement de tous ces genres d'appareils.»

M. Daoust s'est dit ouvert venir en aide à l'entreprise, mais il n'a reçu aucune demande en ce sens. Quant à la possibilité qu'un groupe étranger prenne le contrôle du programme CSeries pour aider Bombardier à affronter ses problèmes de liquidités, le ministre ne s'en formalise pas. L'important est que le siège social de l'entreprise reste à Montréal, selon lui.

«Regardez la propriété des fleurons québécois qui sont cotés en bourse, a-t-il dit. Vous allez vous apercevoir qu'ils ne sont pas majoritairement détenus par des Québécois.»

Le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, a appelé le gouvernement libéral à prêter main-forte au plus vite à Bombardier. Il souligne que Québec a versé des millions en subventions à la compagnie au fil des années, un investissement qui est aujourd'hui menacé.

«Est-ce que nous allons subventionner les actionnaires Airbus ou nous allons faire en sorte de protéger les intérêts qui sont ceux que le gouvernement du Québec et les contribuables ont fait dans Bombardier?» a-t-il demandé.

M. Péladeau appelle le ministre Daoust à prendre contact avec la direction de Bombardier au plus vite afin de proposer des solutions au problème de liquidité du groupe.

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, s'est lui aussi dit «inquiet» des derniers développements du programme CSeries. Il appelle le gouvernement Couillard à tout faire pour sauver Bombardier, quitte à privatiser temporairement la société ou à y injecter une dette convertible.

«Il y a deux divisions importantes, l'aéronautique et le matériel de transport et il faut tout faire pour sauver les deux, a dit M. Legault. Les Américains ont sauvé GM, on sauvé dans le domaine des autos les entreprises. Il faut que Québec fasse tout en son possible pour sauver les deux divisions de Bombardier.»