Les économistes du Mouvement Desjardins voient dans les projets du maire Denis Coderre, les projets du gouvernement Couillard et les nombreux investissements privés autant de raisons d'être optimiste pour la région de Montréal. Voici, en six points, leurs prévisions pour 2016.

Croissance

Desjardins prévoit que la croissance économique atteindra 3,3% dans la région de Montréal en 2016, comparativement à 3,2% pour l'ensemble du Québec. C'est bien davantage que la progression de 1,7% projetée en 2015 pour la région métropolitaine et de 1,6% pour l'ensemble du Québec. La Banque TD est moins enthousiaste: pour 2016, elle prévoit une croissance de 2,1% au Québec, de 2,5% en Ontario et de 2,4% dans l'ensemble du Canada. Notons que des régions comme la Côte-Nord, le Nord-du-Québec et l'Abitibi-Témiscamingue devraient connaître une croissance plus élevée que la région montréalaise en 2016.

Population

Longtemps devancée par les banlieues nord et sud au chapitre de la croissance démographique, l'île de Montréal reprend du poil de la bête depuis 2011. Elle compte désormais 2 millions d'habitants, sur 4 millions pour la région métropolitaine. Certes, le vieillissement de la population continue de s'accentuer à Montréal, mais deux fois moins rapidement que dans le reste du Québec. L'Institut de la statistique (ISQ) prévoit ainsi qu'en 2021, plus de 20% de la population québécoise aura plus de 65 ans, comparativement à 17,5% dans l'île de Montréal.

Chômage

Desjardins prévoit que l'île de Montréal terminera l'année 2015 avec un taux de chômage de 10%, comparativement à 9,8% à la fin de 2014. C'est l'un des niveaux les plus élevés parmi les régions du Québec, après la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. «La région accueille des chercheurs d'emploi de partout au Québec et aussi de l'extérieur, ce qui exerce une pression à la hausse sur son taux de chômage», explique Desjardins. Le portrait est moins dramatique pour l'ensemble de la région métropolitaine: le taux de chômage y est actuellement de 7,8% et devrait reculer à 7,6% l'an prochain, selon Desjardins.

Investissements

En 2014, les investissements ont reculé de 1% dans l'île de Montréal pour atteindre 17,2 milliards de dollars, alors qu'ils ont crû de près de 3% au Québec pour friser les 70 milliards, d'après les estimations de l'ISQ. Pour 2015 et 2016, Desjardins estime que les perspectives de croissance sont «positives» en raison notamment des investissements immobiliers majeurs actuellement réalisés à Montréal par les firmes Ivanhoé Cambridge, Cadillac Fairview et Réseau Sélection, sans oublier les chantiers du pont Champlain et de l'échangeur Turcot.

Construction

Après une année 2014 spectaculaire, au cours de laquelle les mises en chantier ont bondi de plus de 50% dans l'île de Montréal, 2015 s'annonce beaucoup plus modeste. Au premier semestre, les mises en chantier ont fléchi de 24%. «Cette contraction n'est toutefois pas inquiétante outre mesure, d'autant plus qu'elle survient après une année record quant au démarrage de grands chantiers résidentiels, surtout au centre-ville», constate Desjardins. Dans l'ensemble du Québec, les mises en chantier ont crû de 3% en 2014 et reculé de 16% au premier semestre de 2015.

Travaux

Les chantiers du pont Champlain et de l'échangeur Turcot nuiront-ils à la vitalité du centre-ville? Bien sûr, les travaux compliqueront sérieusement la circulation automobile. Mais pour ce qui est de l'économie, Desjardins se montre optimiste en citant une étude publiée cet été par Colliers International. Dans ce rapport, la firme immobilière a analysé l'impact de la construction du tunnel autoroutier de Boston (Big Dig), de 1991 à 2006. Conclusion? «Les conditions macroéconomiques semblent avoir un impact plus important sur les taux d'inoccupation [des édifices de bureaux] que les perturbations dues aux chantiers de construction, aussi importants soient-ils.»