Les promoteurs chinois derrière l'ambitieux projet de centre de commerce international, qui doit prendre forme à Varennes, et non plus à Longueuil comme il avait été prévu initialement, sont en voie de conclure l'acquisition d'un vaste terrain de 1,475 million de pieds carrés dans le parc industriel Novoparc, a appris La Presse.

Selon nos informations, le terrain appartient au Groupe Robert, qui l'avait acquis de la Ville de Varennes, il y a environ cinq ans, avec l'intention d'y regrouper toutes ses activités. Depuis, la société de camionnage, qui se refuse à tout commentaire, a dû réviser ses plans en raison de la conjoncture économique défavorable dans le secteur des transports.

Novoparc

Le centre international serait construit tout à côté du nouvel édifice du Groupe Jean Coutu, qui amorce à compter de la mi-octobre le déménagement de son centre de distribution et de son siège social dans ses nouvelles installations du Novoparc, situé à proximité de l'autoroute 30.

«Les choses évoluent rapidement», avance de son côté Roger Pomerleau, lobbyiste embauché par les promoteurs chinois - Min Ying Holdings et MITC Management.

Il dit ne pas connaître l'identité de «l'homme d'affaires québécois» qui s'apprête à vendre ce terrain, mais il parle d'une transaction de «quelques millions de dollars». Fait à signaler, il n'y a pas d'affiche «à vendre» sur le terrain convoité par les investisseurs chinois.

Du même coup, le lobbyiste ne cache pas que les négociations en vue de l'achat du terrain et de la construction du centre de commerce international - un concept d'import-export de biens manufacturiers qui devrait attirer un millier d'entreprises chinoises et créer 2000 emplois - se déroulent dans le plus grand secret.

«Je joue mon rôle d'intermédiaire auprès des promoteurs, résume l'ancien député du Bloc québécois dans Drummond. Il faut régler plusieurs aspects, notamment le financement provenant de la Chine et les questions d'immigration des entrepreneurs chinois qui vont venir vivre au Québec avec leur famille.»

Même prudence à l'hôtel de ville de Varennes. «La négociation pour la vente du terrain se fait entre des intérêts privés, se limite à dire Pierre Guy Dallaire, responsable des communications. On ne veut pas nuire au dossier.»

En juin, le maire de Varennes, Martin Damphousse, s'est rendu en Chine à l'invitation des promoteurs pour visiter un centre de commerce semblable à celui qui pourrait s'installer dans sa ville.

Une campagne de relations publiques

Chose certaine, le début des travaux du centre de commerce semble imminent, les promoteurs ayant même fait appel à la firme de relations publiques National pour leurs relations de presse.

«Nous attendons le feu vert des promoteurs pour nous mettre en action», confirme à La Presse Jean-Alexandre D'Etcheverry.

Il est acquis, selon lui, qu'au moins deux bâtiments de trois étages couvrant au total une superficie de 880 000 pi2 seront érigés sur le terrain convoité.

Selon le modèle privilégié, les vendeurs de produits manufacturiers chinois installeront leurs stands dans ces imposants hangars qui seront fréquentés par des acheteurs québécois et nord-américains (les grands détaillants).

Cela fait au moins trois ans que les Chinois souhaitent prendre racine au Québec avec leur centre de commerce international. Les promoteurs avaient prévu, au départ, construire leur centre international à Longueuil.

«Ils ont fait face à plusieurs obstacles, reconnaît leur lobbyiste Roger Pomerleau. Ils avaient un terrain à Longueuil, mais on leur a dit qu'il aurait fallu trois ans pour réaliser une étude d'impact environnemental en raison de la présence d'une espèce menacée.»

Il faut rappeler, par ailleurs, qu'un projet semblable de commerce international chinois a été bloqué, cette fois au Mexique, en raison de vives controverses sur des questions environnementales et commerciales.