Même si ses deux principaux dirigeants sont impliqués dans une enquête de l'Autorité des marchés financiers (AMF) pour délit d'initiés, Amaya mène ses affaires sans encombre et projette d'obtenir une forte croissance dans les domaines des casinos en ligne et du pari sportif au cours de l'année qui vient.

Tenue lundi après-midi dans le cabinet d'avocats de l'entreprise, au centre-ville de Montréal, l'assemblée annuelle des actionnaires d'Amaya s'est rapidement conclue sans surprise. Aucun actionnaire n'a semblé s'inquiéter du fait que le PDG David Baazov et le chef des finances Daniel Sebag soient impliqués dans une enquête de l'AMF. Personne n'y a même fait allusion.

Au contraire, les deux hommes ont été réélus de façon presque unanime au conseil d'administration, ce que n'a pas manqué de relever M. Baazov par après, quand des journalistes ont abordé le sujet et lui ont demandé s'il avait envisagé de se retirer pendant l'enquête.

«Les actionnaires viennent de voter pour que je reste», a-t-il simplement répliqué.

En attendant la fin de l'enquête, celle-ci ne touche en rien les opérations quotidiennes de la société, a assuré M. Baazov, pas plus qu'elle ne nuit à ses efforts d'attirer davantage d'investisseurs américains. Son introduction à la Bourse NASDAQ s'est d'ailleurs déroulée sans pépin, a-t-on rappelé.

Casinos et paris

Très bien implantée avec environ 70% des parts de marché du poker en ligne, dont plus de 65% pour sa marque PokerStars, Amaya compte maintenant se concentrer davantage sur les casinos en ligne et les paris sportifs.

Ces catégories, inaugurées en fin d'année financière, n'ont représenté que 1% des revenus de l'entreprise l'an dernier, mais on s'attend à ce que cette proportion passe à 13% dès cette année.

Selon Amaya, les casinos et les paris sportifs en ligne représenteront respectivement des marchés de 10,3 milliards et de 19,3 milliards de dollars en 2017, comparativement aux 4,2 milliards que représente le poker sur l'internet. Elle estime être en mesure de s'adresser à 45 ou 60% de ces marchés.

«Nous souhaitons avoir une part de marché dans les deux chiffres [plus de 10%] dans ces créneaux dans les juridictions où nous serons en compétition», a expliqué M. Baazov.

L'entreprise continue d'ailleurs de suivre avec attention les changements réglementaires du côté américain et d'y faire entendre son point de vue pour que ses activités y soient réglementées et taxées, plutôt qu'interdites comme c'est souvent le cas.