Il faudra encore du temps au nouveau président-directeur général d'Investissement Québec (IQ), Pierre Gabriel Côté, pour implanter sa culture au sein du bras financier du gouvernement du Québec.

Après plus de trois mois en poste, M. Côté a présenté mardi sa stratégie afin de réaliser un «virage client», ce qui, selon lui, permettra à IQ de se rapprocher davantage des entreprises.

Puisqu'il ne provient pas du milieu banquier - comme la plupart de ses prédécesseurs - M. Côté a dit, devant la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain, vouloir miser sur son parcours professionnel afin d'arriver à ses fins.

«C'est un nouveau bagage, a-t-il expliqué au cours de son allocution. Ce n'est pas meilleur, mais différent.»

Issu du milieu des affaires, le patron d'IQ a notamment été à la tête de Sucre Lantic au début des années 2000, avant d'aboutir chez Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]], où il a dirigé la division des avions d'affaires, de 2006 à 2008.

Dans le cade du virage qu'il souhaite accomplir, M. Côté veut raccourcir les différents processus pour les entreprises qui s'adressent au bras financier du gouvernement. Il souhaite entre autres réduire le temps d'attente pour les sociétés lorsqu'une demande est soumise.

M. Côté, qui a réorganisé certains aspects d'IQ en laissant partir certains cadres, veut également faire sortir davantage ses employés des bureaux pour aller à la rencontre des entreprises.

«C'est de faire du démarchage et aller voir les besoins des entreprises, a-t-il précisé, au cours d'un entretien après son discours. Le lien qu'on essaie de créer va nous donner du succès.»

Celui qui a été nommé à la tête d'IQ en janvier dernier a toutefois prévenu que la transition se fera en douceur afin de continuer à répondre aux besoins de ses clients - le gouvernement du Québec ainsi que les entreprises.

Questionné, M. Côté n'a pas voulu se fixer d'échéancier, affirmant qu'il allait se contenter d'offrir des résultats en hausse. Selon lui, en 2014, IQ a soutenu plus de 1100 entreprises, dont 87% se trouvent en région, ce qui a permis de consolider ou créer 8700 emplois.

Il s'est également dit à l'aise avec les cibles gouvernementales du dernier budget, qui demandent à IQ de générer des profits de 43 millions $.

En dépit des compressions décrétées par Québec, M. Côté a indiqué qu'il ne voyait pas comment le bras financier du gouvernement provincial - qui compte 12 bureaux à l'étranger - pourrait en fermer à l'avenir.

«Ce que l'on veut faire, c'est ajouter aux activités, a affirmé le dirigeant d'IQ. La création de valeurs nettes, c'est d'amener de nouveaux investissements ici. La concurrence est tellement féroce qu'il faut avoir un pied sur le terrain.»

Même si diverses sources rapportent qu'il n'était pas le choix du ministre de l'Économie, Jacques Daoust, pour prendre les rênes d'IQ, M. Côté ne s'est pas montré préoccupé par ces allégations, tout en demeurant prudent dans ses commentaires.

«Je ne tiens pas compte de ces choses-là, s'est-il limité à dire. Moi, je suis au service (...) du gouvernement et des entreprises. On fait fi de tout ça.»

À l'instar du gouvernement Couillard, le président-directeur général d'IQ a réitéré, dans son discours, l'intention du bras financier de jouer un rôle de partenaire en prenant des participations dans des entreprises lorsque vient le temps de démarrer un nouveau projet.

Il a particulièrement cité le Plan Nord ainsi que la Stratégie maritime, dont le dévoilement a été repoussé en raison du décès de l'ex-premier ministre péquiste Jacques Parizeau, lundi soir, à l'âge de 84 ans.

M. Côté a également rendu hommage à M. Parizeau, un des architectes de la Société générale de financement, regroupée avec IQ au cours des années 2000.

Par ailleurs, le PDG d'IQ n'a pas voulu commenter les informations selon lesquelles l'organisme serait intéressé à mettre la main sur certains actifs de Cliffs Natural Resources, sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies, sur la Côte-Nord.

«Nous sommes actifs dans le dossier, a-t-il laissé tomber. C'est un processus judiciaire et nous sommes très prudents parce que nous sommes au front.»