Amaya, cette entreprise de Pointe-Claire qui a procédé à la plus importante transaction financière au Québec l'an passé, a indiqué lundi matin que son PDG, David Baazov, ainsi que son chef des finances, Daniel Sebag, sont au nombre des employés de l'entreprise qui font partie de l'enquête de l'AMF pour délit d'initiés.

L'entreprise ajoute toutefois que ses deux principaux dirigeants ne sont pas sous la loupe de l'AMF pour des transactions personnelles qu'ils auraient effectuées sur le titre d'Amaya.

Amaya ajoute avoir demandé elle-même la permission à l'AMF de dévoiler ces faits.

«Les membres indépendants du conseil d'administration d'Amaya suivent ce dossier de très près et appuient David Baazov, Daniel Sebag et l'équipe de direction», commente l'administrateur indépendant Dave Gadhia qui est membre du conseil d'Amaya depuis cinq ans.

Le quotidien torontois The Globe and Mail avait révélé au début avril que l'AMF avait saisi des documents appartenant à David Baazov et Daniel Sebag lors de sa perquisition dans les bureaux de l'entreprise le 10 décembre dernier. Jusqu'à aujourd'hui, l'AMF et Amaya avaient refusé de commenter ces informations.

Amaya a annoncé la semaine dernière que les actions d'Amaya allaient commencer à se négocier au NASDAQ à partir du 8 juin.

Le processus d'inscription a cheminé plus rapidement que prévu et Robert Young, chez Canaccord, s'attend à ce que l'entrée au NASDAQ améliore la liquidité du titre et facilite l'accès aux investisseurs américains et étrangers. «Je m'attends aussi à ce que ça augmente la transparence et ça pourrait avoir un impact positif sur la possibilité que PokerStars puisse offrir ses services aux Américains là où la réglementation le permettra.»

Les actionnaires d'Amaya sont par ailleurs appelés à se réunir en assemblée annuelle dans trois semaines à Montréal, soit le lundi 22 juin.

Le 10 décembre dernier, l'Autorité des marchés financiers a effectué des perquisitions chez Amaya, mais aussi chez Manuvie à Dorval ainsi que chez Canaccord au centre-ville de Montréal.

L'AMF soutient avoir des motifs raisonnables de croire que des courtiers ont pu aider certains clients à commettre un délit d'initié sur le titre d'Amaya, dont le siège social de Pointe-Claire est situé à quelques minutes seulement en voiture du bureau de Manuvie à Dorval.

Amaya a annoncé l'acquisition de l'exploitant des populaires sites PokerStars et Full Tilt, en juin dernier, pour 4,9 milliards US.

L'action d'Amaya ainsi que le volume de transactions avaient fortement augmenté dans les semaines qui ont précédé l'acquisition.

Les prétentions de l'AMF n'ont pas été prouvés et aucune accusation de délit d'initié n'a encore été déposée.

David Baazov affirme que la compagnie a procédé à des vérifications. Il soutient qu'aucune infraction de la part des dirigeants ou employés n'a été constatée et dit croire que l'AMF en arrivera aux mêmes conclusions.