Hydro-Québec a décidé de désactiver temporairement une fonction sur ses compteurs de nouvelle génération déployés à travers la province en raison de divergences d'opinions avec la Régie du bâtiment du Québec (RBQ).

La société d'État dit avoir reçu une lettre datée du 28 avril dans laquelle la Régie lui rappelle que les compteurs intelligents doivent être situés à au moins trois mètres d'un réservoir fixe de propane, ce qui exclut entre autres les barbecues.

D'après une porte-parole d'Hydro-Québec, Nathalie Vachon, l'organisme aurait soulevé des préoccupations quant à la fonction d'interruption à distance volontaire des nouveaux compteurs.

Lorsqu'elle est activée, une «faible étincelle» peut se manifester à l'intérieur des appareils, ce qui, d'après la Régie, pose un risque s'ils se trouvent à moins de trois mètres d'une «fuite majeure» de propane.

«La zone grise (...) est dans la fonction d'interruption à distance volontaire, a dit Mme Vachon. Il peut y avoir une faible étincelle à l'intérieur du compteur, mais qui est scellée. L'étincelle en soi ne pose pas problème, sauf si c'est à proximité d'une fuite majeure qui n'est pas détectée.»

La société d'État affirme ne pas être en accord avec la RBQ, mais dit avoir désactivé cette fonction d'interruption à distance par précaution, ajoutant qu'aucun incident n'avait été rapporté.

«Nous avons eu différents échanges avec la RBQ parce qu'il y a divergences d'opinions, a affirmé Mme Vachon. Nous pensons qu'il n'y a pas plus de risques avec les compteurs de nouvelle génération qu'avec un appareil d'ancienne génération.»

Hydro-Québec dit avoir mandaté ses employés afin d'entamer une tournée pour vérifier si les quelque trois millions de compteurs de nouvelle génération installés sont conformes aux recommandations de la Régie.

Selon la société d'État, les installateurs ont également reçu le mandat de ne pas procéder au remplacement des compteurs s'ils doivent se trouver à moins de trois mètres d'un réservoir fixe de propane.

Mme Vachon n'était pas en mesure d'indiquer pourquoi la RBQ avait soulevé cette préoccupation en plus d'envoyer une lettre récemment alors que le déploiement des nouveaux compteurs a été enclenché en 2012.

«C'est la RBQ qui détermine les normes, mais je ne peux pas parler pour eux», s'est-elle limitée à dire sur ce dossier, en dirigeant ces questions vers la Régie, qui, en fin de journée, n'avait pas retourné les appels de La Presse Canadienne.

Parallèlement, des tests seront effectués au centre de recherche de la société d'État, en compagnie du Centre de recherche industrielle du Québec, afin de déterminer s'il y a bel et bien un risque, a affirmé Mme Vachon.

«Nous allons caractériser le risque de la fonction en question en présence d'une fuite de gaz, a-t-elle dit. Une fois les tests (complétés), nous allons discuter avec la RBQ pour, au besoin, ajuster les normes.»

La porte-parole d'Hydro-Québec a reconnu que ses clients peuvent se poser des questions, mais a affirmé à plusieurs reprises que le risque avait été «annulé», puisque la fonction en question avait été désactivée.