Le téléphone a sonné chez les agences de voyages et les grossistes cet hiver. La saison glaciale qui s'étire a motivé beaucoup de Québécois à mettre le cap sur une plage du Sud. Une bonne nouvelle pour l'industrie.

«On en est bien heureux!», avoue en riant Lyne Rose, présidente de Voyages Bergeron, qui a connu une «énorme» hausse de ventes cet hiver. «Quand la saison froide est longue et pénible, les gens voyagent plus. Mais le mois de mars n'a pas été celui qu'on attendait.»

Environnement Canada le confirme: au Québec, les températures ont été sous les normales en janvier, février et mars 2015. «Les gens viennent de passer un deuxième hiver horrible, confirme Sam Char, directeur général de Groupe de voyages Sunwing. Ils réagissent alors avec émotion. Je vérifie mes états de ventes plusieurs fois par jour. J'ai parfois constaté que des clients appelaient à 11h pour réserver afin de partir le soir même ou le lendemain! Ça m'a subjugué chaque fois!»

Reste que les ventes de la saison froide 2015 se compareraient à celles de 2014, selon plusieurs. «Cet hiver, de 25 à 30% des gens ont fait du booking de dernière minute, soit pour partir dans les 30 jours suivant l'achat, note Annick Guérard, directrice générale de Transat Tours Canada. Mais c'est similaire à l'an dernier.»

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LES FAITS SAILLANTS DE LA SAISON

Hiver ultrapolaire

Vous avez gelé plus que d'habitude, cet hiver? C'est parce qu'il a effectivement fait plus froid. Si décembre a été moins inhospitalier que la normale, plusieurs régions du Québec ont enregistré une température de 2 degrés sous la normale en janvier et mars, et de 6 degrés sous la normale en février. «En février, non seulement il a fait plus froid, mais il a fait constamment froid, rappelle le météorologue d'Environnement Canada Simon Legault. Habituellement, on a des redoux. Mais, cette fois, il n'y a pas eu de répit!»

Vacaciones, por favor!

Les destinations les plus prisées des Québécois cet hiver? «Toujours les mêmes, rapporte Lyne Rose, présidente de Voyages Bergeron. Les Québécois francophones aiment aller là où on parle espagnol.» Donc, à Cuba, en République dominicaine et sur la Riviera Maya, au Mexique. «Ces trois destinations représentent plus de 50% de nos ventes de l'hiver», mentionne Annick Guérard, directrice générale de Transat Tours Canada. Si les Québécois convoitent davantage des lieux qu'ils connaissent, accessibles rapidement ou abordables, ils lorgnent de plus en plus le Costa Rica, Aruba et les Bahamas.

Moins de sept jours

Sur un coup de tête, on peut partir sept jours dans un tout-inclus, mais aussi à peine 96 heures! «Souvent, les gens d'affaires, chirurgiens, avocats n'ont pas le temps de s'éloigner une semaine, note Sam Char, directeur général de Groupe de voyages Sunwing. De plus en plus partent donc trois ou quatre jours au soleil. C'est plus que jamais une tendance, même si les forfaits, que nous offrons depuis trois ans, coûtent aussi cher qu'un voyage d'une semaine. Nous proposons deux vols par jour à Varadero, Cancún et Punta Cana, par exemple.»

En solo

On note de plus en plus d'achats de vacanciers en solitaire. Surtout des femmes célibataires. «Il y a des cadres de voyage très sécuritaires et propices à connecter avec les autres voyageurs», explique Annick Guérard. L'an prochain, Transat lancera d'ailleurs sa «Collection solo» avec offres d'hôtels sans supplément pour voyageurs seuls, organisation de 5 à 7 et tables communautaires pour les repas.