La Caisse de dépôt et placement du Québec a discuté avec plusieurs acteurs importants de Québec inc., notamment Québecor, afin de voir s'il était possible d'avoir un consortium à majorité québécoise pour acheter le Cirque du Soleil, a appris La Presse. La firme Goldman Sachs, responsable de la vente du Cirque, a aussi sollicité sans succès des intérêts québécois, dont la firme Claridge.

Au tout début du processus de vente orchestré par Guy Laliberté, la Caisse de dépôt a discuté avec plusieurs entreprises d'envergure au Québec afin de mesurer leur intérêt pour un consortium avec un actionnariat majoritairement québécois afin d'acheter le Cirque du Soleil. Les entreprises en question, dont la liste inclut notamment Québecor, ont indiqué rapidement qu'elles ne souhaitaient pas faire partie d'un tel consortium, selon nos informations.

Devant le peu d'intérêt de Québec inc., la Caisse a conclu qu'il était impossible de réunir assez de partenaires au Québec pour former un consortium québécois qui détiendrait la majorité des actions du Cirque. En plus de Québec inc., la Caisse a aussi pris contact avec des investisseurs étrangers.

Une taille imposante

La Caisse a confirmé à La Presse avoir discuté avec des partenaires potentiels. «Nous avons discuté avec plusieurs acteurs de l'industrie, au Québec et ailleurs. Finalement, compte tenu de la taille de la transaction et de l'expertise requise pour relancer la croissance du Cirque du Soleil, il était impossible de mettre sur pied un consortium québécois», a dit Maxime Chagnon, directeur principal des communications avec les médias de la Caisse. La Caisse a finalement négocié l'acquisition d'un bloc de 10% des actions du Cirque du Soleil avec la firme américaine TPG Capital et la firme chinoise Fosun, le consortium qui a remporté les enchères pour acheter le Cirque du Soleil. Québecor n'a pas fait de commentaires hier dans ce dossier.

La firme Goldman Sachs, responsable du processus de vente du Cirque, a aussi contacté des intérêts québécois, notamment Claridge. La société d'investissement de la famille de Stephen Bronfman a regardé les chiffres du Cirque mais a décidé de ne pas participer aux enchères.

Des investisseurs québécois ont aussi été pressentis par des groupes étrangers qui voulaient tenter de monter un consortium pour acheter le Cirque du Soleil, dont la valeur avait été estimée au départ à 2 milliards de dollars par Guy Laliberté (le prix de la transaction n'a pas été dévoilé, mais il était inférieur à 2 milliards). «Compte tenu de la taille de cette transaction, nous avons décliné. Le prix demandé était très élevé. Les acheteurs prennent beaucoup de risques», a indiqué à La Presse un financier québécois contacté par un groupe étranger, sous le couvert de l'anonymat, parce qu'il n'était pas autorisé à divulguer le nom des parties impliquées.

Un consortium québécois

Parmi les 17 groupes qui ont participé à la première étape des enchères, seul un consortium avait un investisseur québécois (qui était minoritaire): la firme américaine Apollo Global Management s'est associé avec l'homme d'affaires québécois Mitch Garber (il était actionnaire minoritaire dans ce scénario), PDG de Caesars Acquisition Co.

Le consortium mené par Apollo n'a pas été retenu pour la ronde finale des négociations, mais M. Garber a finalement investi avec TPG et a été nommé président du conseil d'administration du Cirque du Soleil.