La société d'ingénierie SNC-Lavalin a consenti l'équivalent de 15,2 millions de dollars en salaires et primes diverses parmi ses plus hauts dirigeants lors de son exercice 2014.

Cette rémunération totale est plus élevée de 1,7 million ou 12% par rapport au celle allouée en 2013 parmi ses hauts dirigeants occupant des fonctions équivalentes, lit-on dans la circulaire de direction de SNC-Lavalin à l'intention de ses actionnaires, en vue de l'assemblée annuelle du sept mai à Montréal.

En exception à cette hausse de rémunération, cependant, on note que le président et chef de la direction, Robert Card, a vu sa rémunération totale réduite de 11% à 4,9 millions en 2014, par rapport aux 5,6 millions en 2013. 

La différence provient surtout d'un réaménagement baissier de ses primes en actions et en options d'achat d'actions. La valeur totale de ces primes à M. Card a atteint 3,79 millions pour l'exercice 2014, comparativement à 4,47 millions en 2013.

Parmi les autres hauts dirigeants de SNC-Lavalin, Hisham Mahmoud, qui préside le groupe Infrastructures, a vu le coût de sa rémunération totale pour l'entreprise bondir de 43% à 2,5 millions. Mais parce qu'il est payé en dollars américains, cette hausse de coût pour SNC-Lavalin découle surtout de la forte dévaluation du dollar canadien en cours d'année, qui est sa devise de comptabilité.

Quant au nouveau venu parmi la haute direction en 2014, Sandy Taylor, qui préside le groupe Énergie, il a obtenu 2,6 millions en salaire, primes et contribution spéciale à sa caisse de retraite pour ses dix premiers mois en poste.

En contexte, la rémunération accrue des hauts dirigeants de SNC-Lavalin en 2014 leur a été consentie par son conseil d'administration pour un exercice financier encore marqué par des efforts de redressement de la croissance et de la réputation de l'entreprise.

Ainsi, SNC-Lavalin est parvenu à relancer la croissance de ses revenus jusqu'à 8,28 milliards CA, mais encore limitée à 3%. Son bénéfice d'exploitation s'est aussi redressé de 26% à 499 millions, après trois exercices consécutifs en baisse significative. 

Le bénéfice net (disponible aux actionnaires et ajusté des éléments non-récurrents) s'est aussi redressé de 83% à 293 millions par rapport à 2013, mais il demeure très inférieur à la moyenne des cinq exercices antérieurs.

Quant aux actionnaires de SNC-Lavalin, ils ont encore subi durant l'exercice 2014 un rendement très décevant de leur placement. 

À la Bourse de Toronto, le rendement total (prix et dividende) de leurs actions s'est avéré négatif de 5%. C'était à contre-courant du rendement positif de 10% pour l'indice de marché S&P/TSX et de 21%  pour le sous-indice du secteur industriel, dont fait partie SNC-Lavalin.