Le président de la CSN, Jacques Létourneau, demande au ministre des Forêts, Laurent Lessard, de trouver une stratégie pour sauver les emplois de la forestière Résolu, à Clermont, dans Charlevoix.

Le 5 décembre dernier, Produits forestiers Résolu a annoncé la fermeture de son usine d'Iroquois Falls, en Ontario, de même que celle de deux machines à papier au Québec, l'une à Clermont, dans Charlevoix, et l'autre à Baie-Comeau, sur la Côte-Nord.

L'ensemble de ces fermetures doit résulter en la perte de 300 emplois, dont 120 au Québec, avait mentionné l'entreprise.

Prenant la parole à l'occasion du conseil confédéral de la centrale syndicale, mercredi à Montréal, M. Létourneau a ainsi réitéré la demande faite la veille par d'autres représentants de la CSN à Québec. Les travailleurs de Résolu à Clermont sont membres d'un syndicat affilié à la CSN; l'usine de Clermont compte 220 employés.

M. Létourneau exige «une intervention musclée du gouvernement pour rappeler à l'ordre Papiers Résolu».

«Ça fait plusieurs années que dans le secteur du papier et de la forêt, on voit tomber les usines une après l'autre. Oui, c'est vrai qu'il y a un contexte mondial particulier. Oui, c'est vrai qu'on utilise moins de papier journal. Oui, c'est vrai que la concurrence avec les économies émergentes est féroce. Mais, en même temps, quand on regarde comment Papiers Résolu a traité ses travailleurs et les syndicats de façon générale au cours des dernières années, c'est tout à fait inacceptable comme comportement», a tonné M. Létourneau.

Les syndiqués affirment avoir déjà fait plusieurs concessions dans leurs conditions de travail, dans le passé, pour maintenir en activité les deux machines à papier et les emplois qui s'ensuivent. Avec la fermeture d'une de ces machines à papier, ils craignent de voir l'usine mourir à petit feu.

Plus précisément, le président de la CSN demande au ministre Lessard de voir s'il n'y aurait pas lieu de favoriser une diversification de la production de l'usine, par exemple, ou une modernisation.

«On avait eu un débat avec le premier ministre Couillard sur cette idée-là qu'en réduisant la taxe sur la masse salariale, dans les années 2000, les entreprises comme Papiers Résolu avaient promis de réinvestir dans les milieux de travail pour améliorer la machinerie et les équipements. Ça fait des années que ces entreprises-là ont décidé de ne plus investir pour améliorer la productivité», s'est plaint M. Létourneau, qui demande des comptes.

Lorsqu'elle avait annoncé les fermetures, le 5 décembre, Résolu avait blâmé l'effondrement du marché du papier journal, de même que le régime forestier du Québec.