Pour la quatrième fois en cinq ans, la National Basketball Association (NBA) s'est amenée à Montréal pour un match hors-concours vendredi soir au Centre Bell. Montréal pourrait-il accueillir un jour une équipe? «Montréal a prouvé qu'il peut supporter plusieurs équipes de sport», dit Mark A. Tatum, commissaire adjoint de la NBA, qui étudie la possibilité de présenter un match de saison régulière dans la métropole québécoise. Mais la NBA a aussi les yeux tournés vers l'Europe. Entrevue.

Pourquoi jouer un match hors-concours de la NBA à Montréal?

Montréal est l'un des 10 meilleurs marchés en Amérique du Nord, si on considère la taille du marché et le nombre de gens. Il y a une passion pour le sport et pour le basketball ici. Nous avons eu du succès dans le passé avec nos matchs à Montréal et nous tentons de faire croître le basketball au Canada.

Où se classerait une ville comme Montréal s'il y avait une expansion de la NBA?

Nous ne pensons pas à une expansion, il n'y a pas de liste, mais s'il y avait un intérêt de la part de propriétaires potentiels pour une équipe à Montréal, cette ville a certainement prouvé qu'elle peut accueillir et soutenir plusieurs équipes de sport. Ce n'est pas seulement une ville de hockey. [...] Ce soir, [le Centre Bell] devrait être complet. C'est 22 000 spectateurs. Dans d'autres villes où nous présentons un seul match, c'est plein, mais il y a moins de 22 000 spectateurs.

Beaucoup d'amateurs de hockey au Québec ont l'impression que l'arrivée d'une équipe de la LNH à Seattle dépend de l'arrivée d'une équipe de la NBA. Voulez-vous revenir à Seattle [les SuperSonics y ont joué de 1967 à 2008]?

Il n'y a pas de pourparlers actuellement. S'il y avait un moment donné des discussions sur une expansion, Seattle serait aussi l'un des marchés en lice, car c'est un autre marché incroyable où il n'y a pas d'équipe. Cela dit, la LNH (Ligue nationale de hockey) prend ses décisions et nous prenons les nôtres. C'est vrai que c'est efficace d'avoir deux sports [hockey et basket] dans le même amphithéâtre - on le voit avec le Brooklyn Center [Nets de la NBA et les Islanders de la LNH l'an prochain] - mais il y a plein d'endroits avec une équipe de la LNH et sans équipe de la NBA, et vice-versa.

Quelle pourrait être une nouvelle source de revenus pour la NBA au cours des 10 prochaines années?

Le marché international, qui croît de plus de 10% par année. Il y a des occasions incroyables en Chine, au Brésil, en Europe, en Afrique, en Inde.

Sur le plan logistique, est-ce possible pour une ligue dont les équipes jouent plus de 80 matchs par saison comme la NBA et la LNH d'installer une équipe en Europe?

C'est possible, absolument, même avec le décalage horaire. Nous avons un match régulier à Londres en janvier au milieu de la saison, nous avons des matchs réguliers au Mexique. Il y a maintenant de plus en plus d'amphithéâtres qui peuvent accueillir des matchs de la NBA. L'amphithéâtre O2 à Londres est d'aussi grande qualité que n'importe quel amphithéâtre de la NBA. C'est possible d'avoir une équipe en Europe dans 5, 10 ou 15 ans, mais ce n'est pas dans nos priorités pour l'instant.

Que signifie le retour de LeBron James à Cleveland pour les petits marchés de la NBA?

Cleveland n'est pas un grand marché, mais LeBron James voulait jouer là où il a grandi. Ça démontre son authenticité. Kevin Love l'a aussi suivi à Cleveland parce qu'il veut gagner. [...] San Antonio, l'équipe championne l'an dernier, est l'un de nos plus petits marchés. Le Thunder d'Oklahoma City est une marque globale et c'est un petit marché. Comme le contenu est offert partout sur la planète aujourd'hui, ça ne change plus grand-chose si vous jouez pour un petit grand marché. Kevin Durant est une aussi grande vedette dans le monde en jouant à Oklahoma City qu'à New York ou Los Angeles.

La NFL a changé sa politique de sanction en matière de violence conjugale après le cas de Ray Rice, dont la suspension de deux matchs a été modifiée pour une suspension à vie. Selon la NBA, pour quel motif judiciaire un joueur doit-il être suspendu? Une plainte policière? Une accusation criminelle? Une condamnation criminelle?

C'est du cas par cas. Dans notre convention collective, il y a des règles [ex.: 10 matchs de suspension en cas de condamnation criminelle pour violence conjugale], mais le commissaire a aussi un pouvoir discrétionnaire. Nous croyons au processus de justice criminelle. Dans le cas de Jeffrey Taylor [joueur de Charlotte suspendu avec salaire après avoir été arrêté pour violence conjugale], l'équipe a choisi de le suspendre durant l'enquête et nous étions d'accord avec cette approche.