Au lieu de trancher entre Montréal, Contrecoeur et Vaudreuil-Soulanges pour implanter un pôle logistique, Québec pourrait choisir tous ces endroits.

«Tout est sur la table, a déclaré le ministre délégué aux Transports et à l'Implantation de la stratégie maritime, Jean D'Amour, dans une entrevue à La Presse Affaires en marge d'un forum organisé par l'Institut pour le partenariat public-privé (IPPP). Ça peut être un pôle logistique, ou un pôle logistique multisites.»

La mise en service de l'autoroute 30 a relancé le débat sur l'implantation d'un nouveau pôle logistique de transport intermodal. En novembre 2013, les militants du Parti québécois, réunis en Conseil national, s'étaient prononcés en faveur de Contrecoeur. Le Port de Montréal prévoit y construire un nouveau terminal de conteneurs.

Au cours de la campagne électorale, en mars dernier, les candidats libéraux du secteur ouest de la Montérégie avaient fait savoir qu'un gouvernement libéral choisirait Vaudreuil-Soulanges et y investirait 500 millions de dollars.

Dans son discours sur le budget, le 4 juin dernier, le ministre des Finances, Carlos Leitao, a annoncé que le gouvernement libéral allait implanter le fameux pôle en Montérégie, mais sans préciser où exactement et sans annoncer une enveloppe budgétaire.

Il a simplement indiqué que ce pôle serait constitué de centres de logistique de distribution, d'entrepôts et de bureaux régionaux. Ce pôle devrait bénéficier d'un accès rapide aux autoroutes 30 et 40, de la proximité du port de Montréal et des voies principales de transport ferroviaire.

Dans un discours prononcé devant l'IPPP hier, le ministre D'Amour a indiqué que le gouvernement établissait une liste d'endroits potentiels. Québec considère notamment le port de Montréal lui-même, «un port incontournable», Contrecoeur, «le bras lié au développement du port de Montréal», et Vaudreuil-Soulanges.

M. D'Amour a affirmé que le gouvernement annoncera le choix d'un ou de plusieurs sites d'ici quelques semaines.

«Il faut tenir compte de l'ensemble du territoire, a-t-il déclaré à La Presse Affaires après son discours. Ce que nous voulons, c'est définir la plus grande capacité d'accueil pour l'implantation d'entreprises. Ce sont de 10 000 à 12 000 emplois qui seront créés dans cet axe-là.»

Selon lui, le projet pourrait susciter des milliards de dollars d'investissement.

«Le rôle du gouvernement, c'est de faciliter, de stimuler, de faire de la prospection, de l'animation, du développement», a ajouté M. D'Amour.

Le secteur privé sera évidemment mis à contribution, mais aussi les instances gouvernementales. «C'est sûr que le fédéral sera interpellé et ça se peut que nous soyons interpellés via le plan québécois des infrastructures, a-t-il déclaré. Si c'est bon pour l'économie, si c'est rentable, trouvons le moyen de le faire.»

Dans son discours, le ministre D'Amour a abordé brièvement les autres grands aspects de la stratégie maritime du gouvernement, comme des incitations fiscales pour encourager la rénovation et la construction de navires, des investissements pour accroître le potentiel touristique du fleuve Saint-Laurent et un financement supplémentaire pour deux institutions de Rimouski, le Centre de recherche sur les biotechnologies marines et l'Institut des sciences de la mer.

M. D'Amour, qui est député de Rivière-du-Loup-Témiscouata, une circonscription voisine de Rimouski, n'a pas apprécié la suggestion d'un animateur du forum de déménager l'institut dans un grand centre pour augmenter sa visibilité. «Rimouski est un technopôle maritime», a martelé le ministre.