L'Association des ingénieurs-conseils du Québec (AICQ) veut recouvrir de murales une centaine de colonnes de béton de l'autoroute Métropolitaine, entre la rue Saint-Denis et le boulevard Saint-Laurent, dès le printemps prochain.

L'objectif de cette proposition inusitée? Contribuer à embellir quelque peu cette structure mal-aimée et redorer au passage l'image écorchée des ingénieurs québécois, explique Véronique Barry, présidente du Forum des jeunes professionnels de l'AICQ.

«On voulait faire quelque chose pour la Ville et pour faire rayonner la profession, pour montrer ce qu'on fait, car ça n'allait pas nécessairement super bien au niveau réputationnel dernièrement, a indiqué l'ingénieure. On fait aussi des trucs extraordinaires, et ce serait le fun de se faire connaître pour autre chose que ce qui va mal.»

L'aile jeunesse de l'AICQ présentera ce projet le 17 novembre dans le cadre de la conférence «Je vois Montréal», a appris La Presse Affaires. L'événement réunira une centaine de propositions pour relancer la métropole, allant d'un système de taxis électriques à des programmes de mentorat pour les jeunes entrepreneurs.

L'AICQ espère pouvoir entamer les travaux de peinture dès le printemps 2015 et terminer le travail pendant la saison estivale. Le ministère des Transports devra donner son feu vert pour que le projet puisse aller de l'avant. Un porte-parole a indiqué hier que le dossier sera étudié selon les critères habituels, mais que le Ministère s'est déjà montré favorable à un projet de fresques similaire.

Si les travaux d'embellissement s'avèrent impossibles sur ce tronçon de la Métropolitaine, l'ACIQ dit avoir d'autres structures de béton dans sa ligne de mire. Des oeuvres murales pourraient ainsi être peintes sur d'autres portions de l'autoroute 40 ou encore de la 720, indique-t-on.

«Ça pourrait être un projet qui rassemble plein de gens: et des artistes d'ici, et des jeunes d'ici qui, eux, vont procéder à la réalisation des murales, a dit Véronique Barry. C'est ça, le but: d'avoir un partenariat avec des artistes. On a des démarches en cours, mais rien de confirmé.»

Bénévoles et commandites

L'AICQ estime avoir besoin d'environ 8000$ pour faire l'achat initial de peinture, somme qui sera amassée par une campagne de financement communautaire (crowdfunding). L'Association, qui agira comme gestionnaire de projet, espère aussi avoir le soutien de nombreux bénévoles et commanditaires.

Véronique Barry dit avoir eu cette idée il y a une dizaine d'années pendant qu'elle étudiait au collège André-Grasset, qui offre une vue directe sur la structure de béton grisâtre de la Métropolitaine. La jeune femme avait même écrit une lettre au maire de l'époque pour partager son projet, sans succès.

L'AICQ veut s'inspirer des oeuvres murales qui existent déjà ailleurs au Québec, notamment sous l'autoroute Dufferin, dans la Vieille Capitale, et sous le viaduc Van Horne, à l'angle du boulevard Saint-Laurent.

Un autre projet, de plus petite taille, est aussi en cours depuis trois semaines sous l'autoroute Métropolitaine. L'organisme Mu a entrepris de peindre une série de colonnes, à l'angle de la rue Jarry, pour souligner les 10 ans de la Cité des arts du cirque et les 30 ans du Cirque du Soleil.