La Centrale des syndicats démocratiques (CSD) fera face, dès vendredi, à une grève générale illimitée... de ses propres employés.

Selon Éric Gagnon, président du Syndicat du personnel de la CSD, il s'agit d'une première pour l'organisation. Les quelque 80 salariés qu'il représente cesseront donc d'offrir leurs services aux 70 000 membres affiliés au syndicat.

Ils sont sans contrat de travail depuis le 30 avril 2014.

Le salaire du personnel est au coeur du litige, les employés de la CSD se voyant refuser une hausse égale à l'indexation au coût de la vie. L'employeur offrirait plutôt un gel des salaires, ce que M. Gagnon qualifie «d'inadmissible».

Il ajoute que depuis les sept dernières années, les syndiqués tentaient, en plus, d'obtenir un rattrapage salarial avec le secteur.

Éric Gagnon, qui juge néanmoins que les négociations sont restées «cordiales», avoue que la situation peut sembler singulière.

«Faut dire qu'effectivement, ça peut paraître particulier. On est une centrale syndicale, avec nos syndicats affiliés on travaille en fonction d'améliorer leurs conditions de travail. C'est ce que nous, le personnel, on trouve un peu étrange, en contradiction avec tout ce qu'on prône, tout ce qu'on prêche. Se voir subir carrément le contraire de ça, c'est, pour nous, estomaquant, je dirais», a-t-il indiqué en entrevue avec La Presse Canadienne, jeudi soir

Le président du syndicat, qui espère un règlement rapide, explique que les conséquences de la grève peuvent être multiples.

«Dans une centrale syndicale, on a des dossiers d'arbitrage, des dossiers de négociation en cours, des dossiers de représentation avec les employeurs pour nos syndicats affiliés. Or, effectivement, tous ces services-là, dévolus par des salariés de la CSD, ça ne pourra être possible», a illustré M. Gagnon.