La jeune entreprise montréalaise du secteur de la mode Frank&Oak vient d'obtenir 15 millions US dans une nouvelle ronde de financement, a appris La Presse. Parmi ces investisseurs, on compte Goodwater Capital, société de capital-risque californienne qui compte, en plus de Frank&Oak, des partenariats avec Twitter, Spotify, Facebook et Chegg.

«C'est vraiment une reconnaissance du potentiel de l'entreprise», se félicite Ethan Song, cofondateur et PDG de Frank&Oak, spécialisé dans la vente en ligne de vêtements pour hommes.

La liste des investisseurs comprend également Greenoaks Capital, Investissement Québec (2 millions US en capital-actions) ainsi que le CFO de Lululemon, John Currie. 

Nouvelle gamme de produits

Frank&Oak souhaite, avec ce nouvel investissement, poursuivre sa croissance.

L'entreprise vient en effet d'ouvrir un bureau à New York pour soutenir ses ventes aux États-Unis, où elle réalise 70% de son chiffre d'affaires.

Mais Frank&Oak espère surtout investir dans une nouvelle gamme de produits et dans son expérience technologique. «On augmente notre équipe de designers, et on veut aussi engager des développeurs mobiles», ajoute M. Song.

Frank&Oak compte plus de 1,5 million de membres, et son application iOS et Android a été téléchargée plus de 225 000 fois. Les téléphones portables sont au coeur de cette nouvelle étape de sa croissance.

«Près de 30% de nos ventes viennent du mobile. C'est en croissance, et les téléphones sont une excellente plateforme pour notre contenu», explique Ethan Song.

Créée par Ethan Song et Hicham Ratnani en 2012, Frank&Oak connaît une impressionnante croissance. L'entreprise a récolté 5 millions US il y a près de deux ans auprès d'investisseurs européens et américains. Aujourd'hui, elle compte plus de 110 employés, a lancé son propre magazine imprimé et s'est installée dans de grands bureaux du Mile End. L'entreprise ne dévoile pas son chiffre d'affaires, mais elle traite 35 000 commandes par mois.

«On crée une plateforme pour une nouvelle génération d'hommes créatifs, et on a aussi réussi à créer une expérience plus immersive. Le client n'a pas seulement une expérience d'achat chez Frank&Oak, mais une expérience de communauté», précise Ethan Song.

Les débuts à Montréal

C'est à Montréal que Frank&Oak a ouvert son premier espace de vente - un autre devrait voir le jour à New York. On y retrouve des produits Frank&Oak, bien sûr, mais aussi un barbier et un comptoir du café Névé, une autre institution prisée du Plateau.

«Cet espace physique représente les valeurs de la marque, dit M. Song. Souvent, les boutiques sont très froides, mais nous avons voulu créer un espace communautaire.»

Si l'entreprise compte poursuivre sa croissance à un rythme soutenu, elle reste attachée à ses racines montréalaises et n'a pas l'intention de s'installer aux États-Unis, où vivent la majorité de ses clients.

«Nous sommes une compagnie globale. Où nous sommes établis a peu d'importance, estime M. Song. Dès que nous avons lancé Frank&Oak, nous savions que nous étions en compétition avec le monde. Mais nous sommes capables de connecter avec un client, chez lui. Nous sommes engagés avec nos clients.»