La fin a été abrupte à l'usine Electrolux de L'Assomption : les employés ont été avisés de quitter leurs postes de travail en plein milieu de l'après-midi, mercredi. Ils ont donc été 1300 à perdre leur emploi, deux jours plus tôt que ce qui avait été prévu.

La fermeture définitive de l'usine, annoncée en 2010, devait avoir lieu vendredi.

« Mais vers 14 h 30, les travailleurs ont appris par une annonce dans le système d'interphone que c'était leur dernière journée de travail », a résumé Dominic Durand, du syndicat des machinistes.

Il croit que la direction a choisi de fermer l'usine en avance pour limiter les impacts médiatiques. « Les travailleurs aussi avaient demandé du respect », a-t-il ajouté. « Ils ne voulaient pas être vus comme des phénomènes, avoir les "spots" des caméras sur eux. »

Sans doute s'attendaient-ils à une journée forte en émotions. « Il y avait des gens en larmes, d'autres étaient sans mots. On n'est jamais vraiment préparés à ça, même si on était en attente depuis 2010. On arrive à la conclusion, ce n'est pas facile », a laissé tomber Dominic Durand.

Electrolux n'a pas justifié sa décision de fermer l'usine plus tôt. « Les opérations ont ralenti pendant la semaine et la plupart des équipes sont maintenant parties », s'est contentée de dire Eloise Hale, porte-parole de l'entreprise au Canada. La production sera transférée vers une nouvelle usine située à Memphis, au Tennessee. 

Se disant « solidaire » avec les travailleurs mis à pied, la préfète de la MRC de L'Assomption, Chantal Deschamps, a exigé que le site actuel d'Electrolux, qui s'étend sur 1,2 million de pieds carrés, devienne une « zone de création d'emplois ».

Le gouvernement provincial a quant à lui annoncé, la semaine dernière, que les travailleurs d'Electrolux âgés de 50 ans et plus auraient droit à un supplément salarial pendant 52 semaines.

« C'est tout Lanaudière qui écope », a déclaré Dominic Durand, avant de formuler deux souhaits. Le représentant syndical aimerait voir de nouvelles entreprises s'installer à L'Assomption. Et il souhaite à mes 1300 collègues de se retrouver un emploi.