Québec offrira une aide temporaire aux travailleurs plus âgés qui perdront leur emploi chez Electrolux et même dans d'autres entreprises de la région de Lanaudière.

Le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, était de passage à L'Assomption dans Lanaudière, mardi, pour dévoiler les grandes lignes de cette aide qui prendra la forme d'un supplément salarial de transition destiné aux travailleurs de 50 ans et plus.

L'usine de la multinationale suédoise Electrolux à L'Assomption fermera ses portes le 18 juillet, ce qui entraînera la perte de quelque 1300 emplois.

«À une situation exceptionnelle, une mesure exceptionnelle», a déclaré le ministre, estimant qu'il s'agissait là d'une mesure nécessaire pour «assurer la relance vers l'emploi de ces travailleurs».

Le ministre Blais a fait valoir qu'il est difficile pour les travailleurs de plus de 50 ans de se replacer dans des conditions semblables. Il offre donc de combler, durant 52 semaines, l'écart entre leur rémunération actuelle et celle d'un éventuel nouvel emploi, si cet écart est de plus de 20%.

«Les plus jeunes, parfois, ont déjà quitté Electrolux et sont déjà ailleurs au niveau de l'emploi. Pour les plus âgés, c'est beaucoup plus difficile et l'un des problèmes bien concrets qu'ils ont à affronter c'est le fait d'avoir eu des emplois quand même relativement bien rémunérés», a indiqué le ministre Blais.

La mesure est également étendue à tous les travailleurs de la région de Lanaudière de plus de 50 ans qui se retrouveraient dans la même situation.

Outre l'âge minimal et l'écart salarial, les travailleurs ne pourront se prévaloir de la mesure que s'ils occupaient l'emploi perdu depuis au moins quatre ans.

Le ministre Blais a estimé à 2 millions le coût de cette mesure, qualifiée de projet pilote par le gouvernement.

Présent à l'annonce, puisque l'usine Electrolux est dans son comté, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a salué l'initiative tout en critiquant sévèrement le gouvernement pour l'insuffisance de l'effort.

«Ce que les gens attendent, surtout ici à L'Assomption, c'est de l'aide pour créer des emplois, pour attirer des emplois, comme on l'a fait par exemple pour Paccar lorsque GM a fermé, comme on l'a fait avec le projet d'usine avec (la fermeture de) la centrale Gentilly», a pesté le chef caquiste.

«On a une perte d'emplois qui est énorme mais il n'y a aucune mesure, aucun plan économique pour créer des emplois pour remplacer ces emplois-là», a déploré François Legault.

Le porte-parole de l'opposition péquiste en matière de finances et de revenus, Nicolas Marceau, croit lui aussi que la mesure annoncée mardi est insuffisante.

«L'annonce d'aujourd'hui, ce n'est pas méchant, mais c'est un pansement sur une grande plaie. Ça ne peut pas nuire, mais ce dont a besoin la région, c'est que soit mis en oeuvre un plan de relance qui a été concocté par les acteurs de la région», a dit l'ex-ministre péquiste des Finances en entrevue téléphonique.