Des représentants de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) exercent de la pression sur le ministre du Travail, Sam Hamad, pour qu'il franchisse un pas de plus afin de favoriser l'arrivée de plus d'employés de la Côte-Nord sur les chantiers de cette région.

Dernièrement, M. Hamad a annoncé la création d'un comité interministériel dont l'objectif est de favoriser les embauches locales dans cette partie de la province, notamment dans le secteur de la construction. Le conseiller régional de la FTQ, Bertrand Méthot, estime que cette initiative est certes bienvenue, mais il précise qu'elle n'est pas suffisante vu le caractère urgent du problème.

Il explique que «les grands chantiers sont en pleine période de recrutement» et que leurs responsables ont souvent tendance à bouder la main-d'oeuvre qualifiée disponible sur la Côte-Nord. Selon lui, cette situation engendre de l'impatience au sein de «plusieurs tranches de la population».

M. Méthot dénonce ce qu'il perçoit comme un non-sens. Il note que diverses «entreprises viennent s'établir sur la Côte-Nord, occupent son territoire mais (que leurs dirigeants) oublient de faire travailler sa population».

Pour renverser la vapeur, il juge que Sam Hamad doit lancer, sans plus tarder, un message au moins au ministère des Transports et à Hydro-Québec pour que, sur leurs chantiers, «on favorise immédiatement la main-d'oeuvre régionale».

Bertrand Méthot affirme que si Sam Hamad ne donne pas cette directive «dans la semaine qui vient», il y aura sans doute un prix à payer.

Il souligne qu'«on travaille fort pour ne pas blâmer ceux qui veulent venir gagner leur vie chez nous», mais qu'il sera difficile d'empêcher le climat social de s'envenimer. «À la longue, (...) ça va engendrer des frictions sans raison parce qu'on pourrait très bien éviter ça en faisant travailler le monde de manière équitable», avance-t-il.

Le président du Conseil central Côte-Nord CSN, Guillaume Tremblay, renchérit en indiquant «qu'il y a beaucoup de frustration» latente.

Il s'empresse, toutefois, d'apporter un bémol à son commentaire. «On ne veut pas bloquer la région aux gens de l'extérieur, mais on souhaite que nos travailleurs soient privilégiés», précise-t-il. M. Tremblay ajoute que ce qui importe, c'est ce que les employés de la Côte-Nord «aient accès aux chantiers les premiers et qu'ils soient (également) les derniers à être mis à pied».