Le dépassement du déficit pour 2013-2014 rendait plus difficile l'atteinte de la cible pour l'année en cours, a souligné hier le ministre des Finances, Carlos Leitao. Ainsi, son budget du 4 juin table, pour l'année en cours, sur un déficit supérieur à celui de 1,75 milliard annoncé par le gouvernement Marois à la fin du mois de février, a confirmé le ministre.

«On verra le 4 juin, mais rappelons que le point de départ est différent. On n'est pas à 2,5 milliards de déficit pour 2013-2014, on est à 3,1 milliards! Donc, le point de départ est différent», a expliqué le ministre. Toutefois, le surplus au déficit cette année ne fera pas que se répercuter sur celui de l'année précédente; il y aura un effort de compression. «Ce ne sera pas 600 millions de plus [pour l'année en cours 2014-2015]», a dit M. Leitao à La Presse.

La semaine dernière, La Presse a indiqué que le déficit dépasserait le 1,75 milliard de dollars qui se trouvait déjà dans la mise à jour financière du ministre Marceau, à l'automne 2013. Son budget du 20 avril dernier n'avait fait que reprendre cette estimation. M. Marceau fixait dans les mêmes documents à 2,5 milliards le déficit de l'année précédente; or, les libéraux l'ont revu à 3,1 milliards.

Dans un communiqué, M. Leitao a annoncé hier que son budget du 4 juin en sera un «de transition qui permettra de concrétiser les engagements pris envers les citoyens du Québec». Bien vague, il a soutenu que ses mesures permettront «plus spécifiquement de redresser les finances publiques et de relancer l'économie».

Rarement un mercredi

Le dépôt du budget un mercredi reste inusité. Habituellement, les gouvernements le déposent le mardi - quoique sous Robert Bourassa, le regretté Gerard D. Lévesque choisissait le jeudi, ce qui reportait à la semaine suivante la réplique de l'opposition à l'Assemblée nationale.

En même temps que le budget, Québec déposera les budgets de dépenses - les «crédits» que le gouvernement Marois avait renoncé à rendre publics.

Le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, a ajouté que le contenu du budget des dépenses témoignerait de la «rigueur» et de la «responsabilité» auxquelles s'attendent les Québécois en matière de gestion des finances publiques.

Interrogé à sa sortie du caucus des députés, hier, M. Coiteux a toutefois reconnu qu'en dépit de la règle générale du gel de toute embauche, certains organismes en dehors du périmètre comptable du gouvernement pouvaient continuer à afficher des postes. Ainsi, on vient d'offrir au recrutement cinq postes à Investissement Québec; la Caisse de dépôt embauche aussi, mais ses avis sont antérieurs à l'annonce du gouvernement Couillard. La règle «s'applique à l'ensemble des ministères et organismes; les sociétés publiques ont leurs règles qui leur sont propres», a expliqué M. Coiteux.