WSP Global (T.WSP)  dit avoir mis de l'avant un code d'éthique qui aurait fait en sorte que les avertissements d'une ex-employée ayant récemment témoigné devant la Commission Charbonneau concernant le gonflement des coûts auraient été entendus.

En marge de l'assemblée annuelle des actionnaires, jeudi, à Montréal, son président et chef de la direction, Pierre Shoiry, a affirmé qu'il ne pouvait pas changer ce qui s'était passé il y a une décennie, mais que des moyens avaient depuis été mis de l'avant.

«Nous sommes certains aujourd'hui que quelque chose comme cela ne se reproduirait pas», a-t-il expliqué.

Devant la Commission Charbonneau, une ancienne ingénieure junior, Karen Duhamel, a notamment affirmé avoir signalé des «irrégularités» concernant des factures envoyées au gouvernement provincial en lien avec le chantier de l'autoroute 40 en direction Est entre les boulevards Décarie et des Sources, à Montréal, en 2003.

Après avoir signalé la situation à deux de ses supérieurs, Mme Duhamel s'était plainte en vain à l'Ordre des ingénieurs, où on lui avait répondu qu'elle n'avait pas suffisamment de preuves.

Cette dernière a ensuite quitté la firme d'ingénierie, qui s'appelait alors Genivar, après que ses patrons eurent notamment condamné sa mauvaise attitude.

Yanick Gourde, un ingénieur ayant notamment travaillé sur le même chantier que Mme Duhamel en 2003, a aussi relaté devant la Commission Charbonneau qu'il avait dû se résigner à inscrire des chiffres qu'il savait faux sur un document, parce qu'il a été menacé par un ingénieur senior.

M. Shoiry a affirmé que ces comportements ne seraient plus tolérés. Il s'est dit à l'aise avec le fait que les deux ingénieurs pointés du doigt par Mme Duhamel et M. Gourde soient toujours à l'emploi de WSP.

Le pdg de WSP a affirmé que la Commission Charbonneau avait identifié un «cas isolé» pour une entreprise qui emploie quelque 17 000 personnes à travers le monde.

«Nous réalisons des milliers de projets chaque année ainsi que des centaines pour le ministère des Transports», a dit M. Shoiry.

«Si quelque chose comme ce que la dame a raconté se produisait aujourd'hui, elle aurait les outils pour alerter (les personnes concernées) dans l'organisation», a-t-il ajouté.

Malgré un code de conduite et d'autres mécanismes, M. Shoiry a reconnu que la firme d'ingénierie n'est pas à l'abri d'événements indésirables.

WSP a également souligné qu'elle avait toujours l'intention d'être à l'affût des occasions d'acquisition à travers le monde.

L'entreprise estime que les dépenses en infrastructures à travers le monde devraient doubler d'ici 2025 pour atteindre 9000 milliards $.

Le titre de la firme montréalaise a terminé la journée en hausse de 23 cents, à 37,90 $, à la Bourse de Toronto.