Le succès économique que connaît la ville de Québec se résume en une seule petite phrase, selon le maire Régis Labeaume. «On s'occupe de nos affaires!», martèle-t-il en entrevue à La Presse Affaires.

«On fait tout pour rendre la ville attrayante, ajoute le maire. On ne construit pas un amphithéâtre pour rien. On ne fait pas de gros investissements dans les domaines sportifs et culturels pour rien. Il faut que la ville soit trippante et on fait ce qu'il faut pour qu'elle le soit.»

Nombreux projets

Puis, il se lance dans une énumération des projets en cours et de ceux qu'il souhaite réaliser à coups de centaines de millions de dollars.

«On aura bientôt un anneau de glace qui va faire capoter le monde, aime-t-il rappeler. C'est sans compter le futur théâtre [Le Diamant], de Robert Lepage, qui s'inspirera du modèle du Cirque du Soleil. Et pour attirer des entreprises de haute technologique, on va construire une autoroute de fibre optique entre la ville de Québec et la ville de Stamford, au Vermont.»

N'allez donc pas lui dire que «sa» ville n'est rien d'autre qu'une «ville de fonctionnaires» !

«Nous avons diversifié notre économie pour dépendre moins de la présence du secteur public et ça marche, réplique-t-il aussitôt. Nous misons sur l'industrie de la créativité et nous attirons de plus en plus d'entreprises technologiques.»

Il se félicite d'ailleurs d'avoir réussi à «faire sortir» les chercheurs des laboratoires de l'Université Laval pour qu'ils participent à ce qu'il appelle «l'industrialisation de la connaissance».

Recruter à l'étranger

Avec un taux de chômage légèrement au-dessus de la barre des 4% - «le plus bas de tout le pays», proclame le maire Labeaume - Québec a, de toute évidence, le vent dans les voiles.

Peut-on parler d'un miracle économique?

«Tout cela n'est pas un hasard, rectifie-t-il. On a un plan de développement économique qu'on applique religieusement. Notre vision est claire. On sait où on s'en va. Quand j'arrive à mon bureau de l'hôtel de ville, le matin, je sais quoi faire!»

«Je m'arrange pour que ça bouge, précise-t-il avec son franc-parler, et je m'assure que les entreprises en démarrage soient bien accompagnées. Parce que c'est bien connu, le succès attire le succès.»

Il constate toutefois que sa ville est aux prises avec une pénurie de main-d'oeuvre qui cause des problèmes aux entreprises. Au point où, dit-il, la Ville de Québec intensifie ses démarches auprès de Québec International pour aller recruter des candidats principalement en France, mais aussi en Belgique, en Suisse, à Barcelone et en Amérique du Sud.

Ces efforts pour stimuler l'immigration de travailleurs et de professionnels de pays francophones vont dans le sens des intentions du maire de faire du Québec «un carrefour francophone», à la fois pour stimuler les investissements et dynamiser encore plus l'industrie du tourisme international.

Exploiter nos forces

«Le foyer de la francophonie, c'est ici qu'il se trouve, rappelle-t-il en évoquant que Québec est le berceau de l'Amérique française. On veut exploiter nos forces dans ce sens. Nous allons bientôt créer un itinéraire historique et touristique entre les États-Unis et l'Europe.»

Pour convaincre ses «partenaires municipaux», le maire s'est rendu en France, dans le Jura, et à Lafayette, à la Nouvelle-Orléans.

«Une ville, fait-il valoir, c'est un produit touristique, culturel et économique. Si tu restes à la maison et que tu te contentes d'en parler aux gens de Lévis, par exemple, il ne se vendra pas grand-chose. Il faut croire que nous faisons les bons choix, juste à regarder nos chiffres. Ça doit vouloir dire que ça marche quelque part!»