Le gouvernement fédéral a fait marche arrière en matière de formation de la main-d'oeuvre et a annoncé mardi la signature d'une entente particulière avec le Québec.

Par cette entente, Ottawa accorde un traitement d'exception à la province, qui sera la seule à ne pas avoir à mettre en oeuvre un programme fédéral controversé, la Subvention canadienne à l'emploi.

Le Québec continuera plutôt à appliquer l'ancien régime, celui mis en oeuvre en 2007, qui prévoyait des transferts d'environ 116 millions pour lui permettre d'appliquer ses propres programmes de formation.  

«(Le ministre fédéral de l'Emploi, Jason Kenney) a démontré beaucoup d'ouverture et il a vraiment reconnu au fil du temps, des conversations  le caractère unique du Québec et la matière de faire du Québec en matière d'employabilité», a réagi son homologue provinciale, Agnès Maltais.

Dans le budget 2013, le gouvernement Harper a annoncé qu'il remplacerait cette entente de 2007 par un nouveau système, qui consiste à financer la formation de la main-d'oeuvre à parts égales entre les employeurs, les gouvernements provinciaux et le gouvernement fédéral.

Ottawa voulait ainsi mieux aligner l'aide fédérale aux besoins du marché. Mais les provinces ont dénoncé une intrusion trop onéreuse dans leurs champs de compétence. Le Québec a réclamé un droit de retrait avec compensation.

La position du gouvernement péquiste était «unanime», a rappelé Mme Maltais. Elle rappelle que libéraux, caquistes, solidaires, patrons et syndiqués l'appuyaient.

M. Kenney a finalement annoncé qu'il s'est entendu avec la province francophone lors de la période de questions mardi. Il a été chaudement applaudi par ses collègues conservateurs.

Une source au sein du gouvernement fédéral a expliqué cette volte-face en disant que le Québec, contrairement aux autres provinces, impliquait déjà grandement les employeurs dans ses programmes de formation.

Cette source a précisé que le Québec devra dorénavant rendre plus de comptes à Ottawa sur la manière dont les fonds transférés seront dépensés et l'efficacité de la formation offerte.

Seule différence entre l'ancienne entente et la nouvelle: le titre, qui réfère désormais directement au Québec, et une «clause de visibilité» pour le fédéral, a résumé la ministre Maltais.  

Vendredi, le ministre fédéral de l'Emploi, Jason Kenney, avait annoncé la conclusion d'une entente de principe avec toutes les provinces, sauf le Québec. Des pourparlers se poursuivent avec chacune d'entre elles pour finaliser les détails de ces ententes. Elles incluent une plus grande flexibilité sur les enveloppes dans lesquelles les provinces peuvent puiser pour financer le programme et un financement supérieur à ce qu'Ottawa avait annoncé initialement.