La Société des casinos confirme que des compressions de personnel sont à venir au Casino de Montréal et probablement aussi à celui du Lac Leamy.

L'employeur refuse cependant de confirmer le chiffre avancé par la CSN, qui parle d'une réduction d'heures totalisant l'équivalent de 123 postes à temps plein au casino de Montréal, qui emploie environ 2800 personnes.

Le porte-parole de la Société, Patrick Howe, affirme qu'il est prématuré d'avancer de tels chiffres.

«On ne peut pas confirmer les chiffres avancés par le syndicat parce qu'on fait cet exercice avec eux en ce moment et c'est avec eux qu'on va regarder comment va s'articuler cette réduction des heures, a-t-il indiqué. Certains employés réguliers vont devenir occasionnels. On confirme qu'il y aura quand même des mises à pied, mais on ne peut vous dire à ce moment-ci combien.»

Le président du Syndicat des employés de la Société des casinos (CSN), Stéphane Larouche, précise pour sa part que toutes les accréditations syndicales du casino seront touchées et prévient que le nombre d'emplois précaires sera en nette progression et que les compressions affecteront surtout le service direct aux clients.

«Le casino n'est pas à l'écoute de sa clientèle», a affirmé Stéphane Larouche, selon qui les personnes plus âgées sont négligées par les dirigeants du casino.

M. Howe explique que les casinos sont confrontés à une baisse de l'investissement des citoyens dans l'industrie du divertissement à travers le Canada, un ralentissement qui touche également les restaurants, les cinémas, salles de spectacle et autres, et que la concurrence est plus féroce que jamais tant par d'autres casinos que par le jeu en ligne.

«Ça nous oblige à revoir nos façons de faire, à revoir nos horaires en fonction de l'achalandage prévu, mais également ça nous oblige à nous redéfinir et à nous réinventer. (...) Ça veut dire introduire des nouveaux jeux et s'adapter aux demandes de la clientèle. Par exemple, on introduit davantage de jeux électroniques, ce qui veut dire qu'il y aura moins de postes aux tables de jeux traditionnels, mais il faudra d'autres postes pour les jeux électroniques», a expliqué le gestionnaire.

Selon la CSN, les syndicats des trois autres casinos de Loto-Québec craignent également des mauvaises nouvelles prochainement. Bien que le même exercice de révision des horaires soit effectivement en cours dans tous les établissements, Patrick Howe précise toutefois qu'à ceux de Charlevoix et de Mont-Tremblant, le travail de réduction des heures en vue d'atteindre la rentabilité a déjà été complété et que la révision des horaires dans ces établissements ne devrait pas mener à des compressions de personnel.

Les syndiqués, eux, estiment qu'ils font les frais d'une gestion déficiente et de risques mal calculés qui visent à compenser de récentes pertes de revenus et à répondre aux exigences de dividendes supplémentaires du gouvernement Marois.

«Le ministre (Nicolas) Marceau exige des revenus supplémentaires à Loto-Québec, mais il y a un coût humain à ça», a déploré Stéphane Larouche.