Un an après avoir annoncé la suppression de 400 emplois, le Cirque du Soleil continue d'apporter des changements à son organisation. La Presse a appris que le poste de son grand patron du marketing, Mario D'Amico, avait été aboli.

«Le poste de Mario D'Amico a été aboli il y a environ deux semaines», a confirmé vendredi la porte-parole du Cirque, Renée-Claude Ménard, sans préciser les motifs exacts de son départ.

M. D'Amico, qui était vice-président principal du marketing, s'était joint au Cirque il y a 14 ans. Depuis 2007, il était vice-président principal. Avant son arrivée au Cirque, il a travaillé pendant 11 ans à l'agence Publicis/BCP Canada. Il a été impossible de lui parler vendredi.

Le repositionnement du Cirque du Soleil se poursuivra d'ici au printemps, mais aucune nouvelle suppression d'emploi n'est prévue par la direction, selon Mme Ménard. Le Cirque a l'intention d'expliquer son plan de réorganisation complet au mois de mars. «Au mois de mars, nous allons vous expliquer les constats que nous avons faits au cours de la dernière année ainsi que la vision du Cirque du Soleil pour les 30 prochaines années», a indiqué la porte-parole du Cirque.

Nouvelle approche marketing

L'abolition du poste de M. D'Amico fait partie d'une réorganisation de l'entreprise, a précisé Mme Ménard. «Nous sommes en train de réévaluer la fonction de marketing corporative étant donné que notre approche à long terme est appelée à changer.»

Les deux autres postes de vice-président marketing (pour les spectacles de tournée et pour les spectacles en résidence) ne sont pas touchés, selon Mme Ménard. «Ces postes-là, qui sont reliés aux activités de la billetterie, ne sont pas visés, a-t-elle dit. Aucun autre poste de vice-président ne sera affecté par cette réorganisation.»

Le Cirque du Soleil, qui compte maintenant 4000 employés, avait observé l'an dernier une augmentation inquiétante du coût de production de ses spectacles ainsi qu'une diminution de ses revenus. L'analyse de la situation s'est poursuivie depuis.

«Toutes les roches ont été soulevées, nous a dit Mme Ménard. Ç'a été un examen qui a été fait en profondeur et avec beaucoup de rigueur et, parallèlement à ça, on a redressé notre situation. Je crois que ce sont de bonnes nouvelles. Ce n'est pas uniquement un exercice de planification stratégique, il y avait un exercice de réorganisation et d'efficacité.»

Nouvelle division

L'annonce, la semaine dernière, de la création d'une nouvelle division de spectacles en théâtre (qui s'ajoute à celles des spectacles permanents et des spectacles en tournée) est au coeur de la réorientation du Cirque, a confirmé Mme Ménard.

Le producteur américain Scott Zeiger a été embauché par le Cirque pour produire des comédies musicales à Broadway «avec l'esthétique du Cirque du Soleil». Mais aussi pour acheter des licences de spectacles musicaux afin de les présenter ailleurs dans le monde.

«Nous avons analysé la situation actuelle, ajoute Mme Ménard, où on en est dans notre démarche de développement, ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas. Ce qu'on doit corriger, ce qu'on veut développer davantage. Et comment on s'organise pour y arriver. C'est un travail normal dans n'importe quelle entreprise.»

Les artisans de cette réflexion ne se sont pas limités au fondateur Guy Laliberté et au PDG Daniel Lamarre, a insisté Mme Ménard. Il y avait 150 personnes impliquées dans cette réflexion. Des cadres et des employés qui font partie de notre relève, ainsi que quelques personnes de l'externe.»