Il faut changer la loi pour nommer plus de jeunes - moins de 40 ans - aux conseils d'administration des sociétés d'État, croit le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ).

Le lobby a donné au député péquiste responsable du dossier jeunesse, Léo Bureau-Blouin, une proposition en ce sens.

«Ça pourrait se faire par projet de loi, ou aussi être intégré dans la future politique jeunesse ou le livre blanc que M. Bureau-Blouin doit déposer bientôt», explique Christian Bélair, président du RJCCQ.

Il voudrait qu'au moins un «jeune» siège à chaque conseil d'administration d'une société d'État. Il ne s'agirait toutefois pas d'une obligation, précise-t-il. Lors de la nomination d'un membre du conseil, une société d'État devrait prouver qu'elle a mis en oeuvre «des efforts raisonnables» pour recruter un jeune. Si une personne de 40 ans et plus est choisie, on devra donc prouver qu'on n'a pas réussi à trouver un jeune de compétence égale. Ce processus serait seulement exigé lorsqu'aucun jeune ne siège déjà au conseil. À noter que c'est le conseil des ministres qui nomme officiellement les membres des conseils d'administration de la vingtaine de sociétés d'État.

Combien de jeunes siègent déjà à ces conseils? «On ne le sait pas, répond M. Bélair, et c'est justement une partie du problème. C'est pour cela qu'on demande en parallèle un portrait d'ensemble.»

Il ne nie pas qu'au nom de la bonne gouvernance, une société d'État doive choisir le meilleur candidat. Mais dans ce processus, il faut s'assurer, soutient-il, de bien évaluer l'apport de la relève.

De nouvelles idées

Selon lui, une telle mesure permettrait de former la nouvelle génération. Et elle serait aussi à l'avantage des sociétés d'État, qui diversifieraient la composition de leur conseil. «Les jeunes apportent de nouvelles idées. Ils ont un différent ancrage dans la réalité. Par exemple, ils ont grandi avec les nouvelles technologies. Une telle diversité enrichirait les conseils», dit-il.

M. Bélair précise que plusieurs chambres de commerce du Québec ont déjà une «bonne sensibilité» à cet égard. «Le président de leur aile jeunesse siège souvent à leur conseil.»