Le gouvernement Marois justifie sa décision d'élargir la couverture du crédit d'impôt pour la production de jeux vidéo en faisant valoir qu'elle est profitable pour le Québec et que la concurrence est vive dans cette industrie.

En marge de l'annonce de la création de 100 nouveaux emplois chez Jeux WB Montréal, vendredi, la première ministre Pauline Marois a défendu cet incitatif financier, qui couvre jusqu'à 37,5% des salaires des employés admissibles.

Davantage d'emplois sont maintenant couverts par cette mesure, puisque la limite de 36 mois relative à la période d'admissibilité des travaux de production a été abolie afin de répondre aux nouvelles réalités de l'industrie du jeu en ligne.

L'an dernier, ce crédit d'impôt avait coûté 128 millions de dollars au Trésor québécois.

«La concurrence est très vive, autant dans le reste du Canada qu'aux États-Unis, a-t-elle dit. Quand on calcule les retombées en termes de recettes fiscales, il y a un gain réel pour le Québec.»

La filiale de la société américaine Warner Bros Home Entertainment agrandira, au coût de 63 millions de dollars sur cinq ans, son studio de Montréal en plus d'acheter de l'équipement. L'entreprise, qui compte actuellement 325 employés permanents, recevra de Québec une aide non remboursable de 1,5 million de dollars.

Lundi, c'est Ubisoft qui avait annoncé la création de 500 emplois sur sept ans. En échange d'une aide financière de 9,9 millions de dollars, la société française investira 373 millions de dollars pour son nouveau studio, qui lui permettra s'attaquer au créneau du jeu en ligne.

Selon la première ministre, le jeu en vaut la chandelle, puisque l'industrie des jeux vidéo compte quelque 90 entreprises qui emploient 8000 personnes dont le salaire moyen est d'environ 70 000 $.

«Le fait que nous soyons un leader mondial dans ce domaine attire d'autres investissements», a expliqué Mme Marois, questionnée quant à la décision d'élargir les crédits d'impôt.

«Plus la masse critique devient intéressante, plus l'impact économique est grand», a-t-elle ajouté.

Selon la première ministre, l'agressivité des concurrents, dont Toronto, force la main du Québec à aider financièrement les entreprises du secteur des jeux vidéo.

«Les autres (concurrents) ne baissent pas les crédits, eux, a dit Mme Marois. C'est avec cette concurrence-là que nous avons à jouer.»

Accompagnée par son ministre des Finances, Nicolas Marceau, la chef péquiste n'a pas confirmé que son gouvernement avait exigé des garanties en échange de l'aide financière.

«Les sommes seront versées à condition que les emplois soient créés, a-t-elle dit. On ne peut jamais empêcher une entreprise dans une situation de faillite de quitter. Jusqu'à maintenant les entreprises ont respecté les engagements pris.»