Deux ans après avoir dépensé 1,5 million pour bâtir un nouveau siège social au centre-ville de Saint-Bruno, la firme Cote 100, spécialisée dans la gestion de portefeuille, se sent déjà à l'étroit.
L'actif sous gestion a doublé au cours des deux dernières années pour atteindre 400 millions et la progression de la firme a même attiré l'attention d'une institution financière.
Le fondateur, Guy Le Blanc, confirme qu'une banque s'est manifestée au printemps pour savoir si les patrons de Cote 100 étaient intéressés à vendre l'entreprise.
«Nous avons décliné parce que nous ne sommes pas à vendre», dit-il.
Pour poursuivre son expansion, un investissement de 500 000$ pour agrandir de 50% la superficie actuelle du siège social devrait se faire l'été prochain, ce qui permettrait d'embaucher du personnel de soutien à l'équipe de gestionnaires de portefeuille.
Deux facteurs principaux expliquent la récente explosion de l'actif sous gestion.
Le premier est les récents rendements obtenus dans un contexte de marché haussier. L'autre facteur est l'injection de nouveaux capitaux par des clients existants et des nouveaux clients.
«Plusieurs personnes sont venues nous tester dans les dernières années. Elles ont commencé par nous confier un certain montant et on les a vu fermer des comptes ailleurs par la suite pour nous transférer de nouvelles sommes», dit Guy Le Blanc.
Chez Cote 100, un nouveau client est souvent l'équivalent d'ouvrir un nouveau compte familial. Sébastien Le Blanc, responsable du développement des affaires, dit que la firme a ajouté une dizaine de nouvelles familles par mois depuis un an.
Guy Le Blanc souligne trois éléments qui permettent à Cote 100 de se distinguer et de faire les choses autrement.
«Nos bureaux ne sont pas situés au centre-ville de Montréal. Ça permet à nos employés de sauver du temps. Il y aussi notre lettre financière mensuelle qui a une portée intéressante. Le client d'une institution financière qui décide de s'abonner à notre lettre financière peut suivre nos placements et nos rendements et ça peut l'inciter à venir chez nous. Troisièmement, nous avons beaucoup de clients en régions. Certains ne veulent pas confier leurs avoirs à la Caisse populaire du coin de peur que les gens de la place finissent par savoir combien ils valent.»
Selon les dirigeants de Cote 100, les courtiers de plein exercice des grandes institutions financières ne font plus leur travail comme avant. «Depuis la chute de Nortel, ils ne veulent plus prendre le risque de recommander un titre. Les grandes institutions confient beaucoup la gestion des fonds à des gestionnaires externes et ils règlent ainsi leurs problèmes d'indépendance», commente Philippe Le Blanc, gestionnaire de portefeuille principal.
Son frère Sébastien, responsable du développement des affaires, ajoute que les gens réalisent de plus en plus qu'ils ne sont qu'un numéro dans une grande institution financière. «Surtout ceux qui ont moins de 500 000$ d'actifs», dit-il.
Cote 100 a vu une opportunité dans ce créneau et a fait le choix de laisser tomber les mandats institutionnels en 2007 pour concentrer les énergies sur la gestion privée en mettant l'accent sur un service personnalisé.
Un élément distinctif chez Cote 100 est le système développé par Guy Le Blanc qui constitue le point de départ de la recherche de titres.
Le système utilise des critères précis qui permet d'identifier un groupe de compagnies sur lesquelles une évaluation plus subjective sera effectuée (comme l'appréciation des hauts dirigeants notamment).
«On fait notre recherche et c'est notre force», dit Philippe Le Blanc. «Pour réussir, ça prend un système et une vision à long terme», dit Guy Le Blanc. Ceux qui «tradent», perdent de l'argent, ajoute-t-il.
Guy et Philippe Le Blanc remarquent que beaucoup de gens qui gèrent leurs avoirs font les mêmes erreurs. «Il y a un manque de structure. Ils n'ont pas de plan et accumulent des titres.»
Cote 100 en bref :
Fondateur : Guy Le Blanc
Création : 1988
Actifs sous gestion : 400 millions
Siège social : Saint-Bruno
Nombre d'employés : 9