SNC-Lavalin (T.SNC) aspire à devenir la norme en matière d'éthique au sein de son industrie en corrigeant les problèmes qui ont terni sa réputation lors des 18 derniers mois, a affirmé lundi son responsable de la déontologie.

«Nous sommes bien avancés et je crois que nos gens, nos employés, nos dirigeants saisissent complètement ce qui est requis», a déclaré Andreas Pohlmann à la suite d'une conférence ayant pour thème la fraude, à Montréal.

Ancien responsable de la déontologie chez Siemens, M. Pohlmann a indiqué que le processus était continuel, mais que SNC-Lavalin progressait bien en faisant face à la «crise» durant laquelle l'entreprise a été accusée d'avoir accepté des pots-de-vin et commis de la fraude.

M. Pohlmann a apporté un certain nombre de changements afin de modifier la culture d'entreprise chez SNC-Lavalin depuis son arrivée au sein de la société, en mars. Ces changements incluent l'adoption d'un code d'éthique et de la façon de conduire les affaires, la rédaction d'un manuel anti-corruption, la création d'une ligne téléphonique à des fins de dénonciation, la fin des versements à des intermédiaires et la mise en place d'un programme d'amnistie de 90 jours.

Les premiers efforts, entrepris en 2012, ont été accélérés cette année et devraient permettre à SNC-Lavalin de devenir une entreprise modèle pour le secteur de l'ingénierie et de la construction en matière d'éthique et de respects des normes d'ici au début de 2014, a affirmé M. Pohlmann.

SNC-Lavalin cherche à établir une politique de conformité qui sera communiquée à tous ses employés dans le monde entier. Une formation personnelle a également été fournie dans plus d'une quarantaine de pays afin de donner aux travailleurs les outils nécessaires pour faire des affaires proprement.

Le défi pour SNC-Lavalin, a dit M. Pohlmann, est de changer la mentalité des employés qui travaillent dans des pays où les pots-de-vin sont chose courante pour le milieu des affaires.

L'objectif visé est de s'assurer que la firme ne viole pas la loi lorsqu'elle cherche à obtenir un contrat, même dans les pays aux pratiques douteuses.

SNC-Lavalin a créé le poste de M. Pohlmann près d'un an après la tenue d'une enquête interne ayant permis de mettre au jour des paiements suspects d'une valeur totale de 56 millions de dollars.

La découverte a mené à la démission de l'ex-président et chef de la direction Pierre Duhaime, qui a été accusé, à l'instar de l'ancien vice-président Riadh Ben Aïssa, de fraude en ce qui a trait à une somme de 22,5 millions qui aurait été utilisée pour obtenir le contrat du Centre hospitalier de l'Université de Montréal.