La PME montréalaise Kinova veut rapatrier toute la fabrication de ses bras robotisés au Québec, et le gouvernement fédéral lui a donné un coup de main. Le ministre responsable de l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, Denis Lebel, a annoncé hier l'attribution d'un prêt de 235 000 $ à cet effet.

M. Lebel, qui était également ministre des Transports, a perdu ce portefeuille à la faveur du remaniement ministériel du 15 juillet dernier, pour obtenir ceux de l'Infrastructure, des Collectivités et des Affaires intergouvernementales.

«C'est ma première annonce à Montréal depuis le remaniement, a déclaré M. Lebel hier, au cours d'une conférence de presse organisée à l'École de technologie supérieure (ETS). Je suis fier de ne pas avoir été remanié de l'Agence de développement économique du Canada.»

Kinova a été fondée par deux diplômés de l'ETS, Charles Deguire et Louis-Joseph Caron L'Écuyer. La PME de 26 employés est toujours logée au sein de l'institution d'enseignement.

Kinova a conçu le bras robotisé Jaco, qui permet notamment aux personnes handicapées de saisir et de manipuler des objets. Les dirigeants ont choisi de nommer ce bras Jaco en l'honneur de Jacques Forest, un oncle de Charles Deguire qui était atteint de dystrophie musculaire et qui avait créé un petit bras robotisé, Manipulo.

Le bras Mico en route

Kinova travaille maintenant sur un nouveau bras qui s'appellera Mico. «Jaco est assemblé à 100% au Québec, mais une bonne partie des éléments sont fabriqués à l'extérieur, principalement aux États-Unis, au Japon et en Chine, a déclaré M. Deguire en entrevue avec La Presse Affaires. Pour Mico, nous voulons que tout soit fait au Québec.»

Le ministre Lebel a également annoncé hier l'attribution d'une subvention de 4,8 millions à l'ETS pour l'acquisition d'équipements semi-industriels.

Le directeur de l'innovation et des relations avec l'industrie de l'ETS, Sabin Boily, a indiqué que ces équipements permettront notamment de fabriquer des circuits et des pièces pour le secteur manufacturier ainsi que pour l'aérospatiale, l'énergie et les communications. «Cela profitera d'abord et avant tout aux étudiants et aux professeurs», a-t-il affirmé.