Bell a dû attendre 16 mois avant de pouvoir officiellement prendre le contrôle d'Astral aujourd'hui, mais n'avait manifestement pas l'intention de patienter plus longtemps. Dès aujourd'hui, la marque Astral s'effacera presque partout au profit de celle de Bell Média.

Bell [[|ticker sym='T.BCE'|]] a lancé un signal fort dès jeudi matin en retirant le logo d'Astral du sommet de la Maison Astral, au centre-ville de Montréal, pour le remplacer par le sien. L'édifice lui-même verra son nom changer pour Tour Bell Média.

Le changement devrait aussi se voir et s'entendre dès aujourd'hui dans la programmation des chaînes télé et des stations de radio obtenues d'Astral par Bell, a indiqué hier une porte-parole de Bell, Jacqueline Michelis.

Ainsi, toutes les identifications de station où l'on aurait pu voir ou entendre la mention du nom d'Astral référeront dès aujourd'hui à Bell Média.

D'autres immeubles sur lesquels apparaissait un logo d'Astral devraient voir celui-ci remplacé soit aujourd'hui, soit au cours des prochains mois.

Il ne devrait y avoir que deux exceptions à la règle. La première concerne la salle de spectacle L'Astral, à la construction de laquelle avait participé Astral à titre de partenaire du Festival de jazz. Son gestionnaire, l'Équipe Spectra, a confirmé hier que le nom de la salle demeurera inchangé.

L'autre est la division Astral Affichage.

Celle-ci ne s'adresse pas aux consommateurs, mais plutôt aux entreprises, a expliqué Mme Michelis, de sorte «que ça avait du sens de garder une certaine constance auprès de nos partenaires et clients».

Selon le professeur de design à l'UQAM Frédéric Metz, il est relativement facile de remplacer une marque comme Astral, qui n'est pas employée directement par les consommateurs. «On n'écoutera pas Bell Média, pas plus qu'on écoutait Astral, explique-t-il. On écoute Canal Vie, par exemple.»

Selon lui, les anciennes entités d'Astral pourraient néanmoins y perdre un peu au change, du moins à court terme.

«Pour les gens qui sont nés ici, Bell, c'est la téléphonie et un peu le câble. Appartenir à Astral, c'était plus puissant qu'appartenir à Bell pour des producteurs audiovisuels.» Le nom d'Astral devrait toutefois s'effacer des mémoires collectives avec le temps, estime-t-il.

Nominations en série

La prise de possession d'Astral par Bell a aussi signifié hier une série de changements de cartes professionnelles pour les hauts dirigeants d'Astral.

Le chef de l'exploitation d'Astral, Jacques Parisien, sera maintenant président de la Télévision spécialisée et payante, de la Radio et de l'Affichage à l'échelle nationale pour Bell. Il supervisera à ce titre 34 chaînes de télévision spécialisées, 4 chaînes de télévision payantes, 107 stations de radio et les activités d'affichage extérieures partout au Canada.

Charles Benoît sera responsable des activités de radio, télévision et nouveaux médias au Québec. Luc Quétel fera de même pour l'affichage.

Deux vétérans d'Astral, Pierre Roy et André Bureau, tirent leur révérence.

Le vice-président principal aux ventes et marketing d'Astral Radio, Mario Cecchini, ira pour sa part se joindre à Corus. Il y sera d'abord responsable des activités radio et télé de l'Est de l'Ontario. S'y ajouteront certains anciens actifs d'Astral au Québec comme Télétoon, Historia et Séries+, si le CRTC donne son accord à ce transfert.