Les architectes sont-ils en train de devenir les victimes collatérales des excès commis par certains entrepreneurs en construction et ingénieurs?

C'est la question que se pose Caroline Émond, directrice générale de l'Association des architectes en pratique privée.

Afin de se protéger contre les dépassements de coûts et le désistement d'une firme au dernier moment, plusieurs municipalités imposent dans leurs appels d'offres des conditions que les architectes jugent «abusives».

Des villes demandent, par exemple, des garanties financières que la plupart des firmes d'architectes ne peuvent pas offrir, compte tenu de leur taille modeste.

«On voit de plus en plus de nos membres qui renoncent à faire affaire avec certaines municipalités [...] parce que ce n'est plus possible pour eux de faire leurs frais», dit Mme Émond. Résultat: la concurrence tend à diminuer.

La porte-parole des architectes dénonce par ailleurs la loi 1, qui oblige les entreprises souhaitant obtenir des contrats publics de 40 millions et plus à être certifiées par l'Autorité des marchés financiers (AMF).

«Avant de te faire déclarer pur, t'es un impur», lance-t-elle.