Pour le moment, le numéro un mondial des trains d'atterrissage, Messier-Bugatti-Dowty, est intéressé aux partenariats avec le numéro trois, Héroux-Devtek (T.HRX), mais il n'écarte pas l'idée de l'acquérir un jour.

«Une acquisition, c'est une occasion qui peut se présenter, mais aujourd'hui, la question n'est pas à l'ordre du jour, a déclaré le président-directeur général de Messier-Bugatti-Dowty, Alain Sauret, dans une entrevue avec La Presse Affaires hier, en marge de l'inauguration d'une nouvelle aile de l'usine de la société à Mirabel. Aujourd'hui, c'est un partenariat qui est à l'ordre du jour.»

Messier-Bugatti-Dowty, filiale du groupe français Safran, et Héroux-Devtek, entreprise établie à Longueuil, sont en concurrence sur le marché des trains d'atterrissage pour les avions d'affaires et les avions régionaux. Toutefois, Héroux-Devtek est un important fournisseur de Messier-Bugatti-Dowty lorsqu'il est question de trains d'atterrissage pour des gros appareils comme l'Airbus A320 et le Boeing 787. Héroux-Devtek fournit de gros composants à la filiale de Safran, qui assemble alors les trains d'atterrissage à Mirabel.

Des analystes ont déjà indiqué qu'Héroux-Devtek pourrait devenir une cible d'acquisition pour Messier-Bugatti-Dowty ou United Technologies Corporation, qui possède le numéro deux des trains d'atterrissage, Goodrich.

M. Sauret a souligné que Messier-Bugatti-Dowty occupait déjà 50% du marché mondial des trains d'atterrissage, une part de marché qui devrait demeurer constante au cours de la prochaine décennie.

«Il faut faire attention, a-t-il déclaré. Lorsqu'on dépasse 50%, une acquisition, ce n'est pas forcément autorisé facilement, et les clients n'aiment pas forcément ça. Donc, un partenariat avec une entreprise comme Héroux-Devtek, oui. L'aider à se développer, oui. Après, s'il y a une vente éventuelle, on regardera le dossier avec toutes les précautions.»

Il a ajouté qu'il faudrait encore que les principaux actionnaires d'Héroux-Devtek, comme le président et chef de la direction Gilles Labbé, aient envie de vendre. «Tout est possible, mais ça dépend si l'acteur veut jouer», a déclaré M. Sauret.

M. Labbé indiqué hier à La Presse Affaires qu'il n'avait absolument pas envie de prendre sa retraite.

«Nous continuons à développer l'entreprise», a-t-il affirmé, indiquant qu'Héroux-Devtek avait toujours des projets d'acquisitions dans sa propre ligne de mire.