Votre assureur vous enverra peut-être un cadeau de 50$ par la poste sous peu, et vous pourrez remercier les sinistrés de la crise du verglas de 1998 pour cette surprise.

Tandis que La Presse rapportait la semaine dernière que certains assurés ne recevraient pas leurs chèques en raison de décès ou de déménagements, d'autres chanceux, à des centaines de kilomètres du «triangle noir», ouvraient leur courrier avec stupéfaction, y trouvant un chèque leur étant adressé.

En fait, l'ensemble des personnes assurées pendant la crise du verglas par Bélair, Allianz du Canada, Axa Assurances et ING du Canada -et qui sont dispersées dans 640 municipalités du Québec- recevront l'indemnisation, qu'ils aient été touchés par la violente tempête ou non. «Ce n'est pas parfait», reconnaît Dominique Gervais, avocate chez Option consommateurs, qui a défendu les assurés dans un recours collectif contre les assureurs. «On a regardé plusieurs scénarios, mais à notre avis, celui-ci était le plus juste et le plus efficace. Notre décision a été entérinée par un juge et comme elle a été prise dans le cadre d'une négociation, on peut dire que ça faisait l'affaire des deux parties.»

Pour un homme de la ville de Québec qui a reçu le chèque, cependant, cette décision est déplorable. «C'est un manque d'éthique épouvantable, il y a des gens qui ont tout perdu, et qui ne recevront jamais leur argent», lance-t-il. Reste que ce résidant de la Vieille Capitale peut non seulement encaisser le montant qui lui est destiné, mais également profiter de la deuxième ronde de distribution des 12,5 millions $ que les quatre assureurs se sont engagés à débourser au terme du recours collectif. «Les montants qui n'auront pas été empochés au cours du premier postage seront redistribués entre les personnes qui auront encaissé leur premier chèque», avait expliqué Dominique Gervais à La Presse il y a quelques jours.

Les deux séries de distribution de l'indemnisation soulignent l'importance, pour les personnes concernées, d'effectuer leur changement d'adresse. Il est encore possible de le faire en ligne, sur le site dédié au recours collectif. Cette procédure juridique concernait la couverture de frais de subsistance - logement et nourriture, quand l'habitation d'un assuré devient inhabitable - que les assureurs n'avaient pas fournie pendant la crise du verglas.