Le maire Régis Labeaume, un peu fatigué au moment de notre rencontre, s'anime lorsque le sujet arrive sur la table. «Pour la première fois depuis que je suis en vie, il y a plus de monde qui vient de Montréal pour vivre à Québec que l'inverse! C'est symptomatique de l'attrait de la ville.»

La capitale nationale, qui a longtemps perdu ses jeunes au profit de la métropole, connaît en effet un nouveau pouvoir d'attraction auprès des Montréalais. Le solde migratoire entre les deux villes, qui était négatif de 850 personnes en 2001-2002, s'est transformé en solde positif de 200 personnes en 2010-2011.

Régis Labeaume se défend de faire des efforts de promotion directs auprès des Montréalais, histoire de ne pas attiser davantage les tensions entre les deux villes. Mais selon lui, la situation enviable de l'emploi à Québec - avec des pénuries de main-d'oeuvre dans plusieurs secteurs - ainsi que la qualité de vie générale constituent en eux-mêmes un aimant.

«On planifie la ville en fonction du couple de la Polytechnique: une fille et un gars hyper scolarisés, bilingues ou trilingues, avec un enfant ou sans enfant», illustre-t-il.

Plusieurs infrastructures de la ville, comme la promenade Samuel-De Champlain le long du fleuve ou l'amphithéâtre de 400 millions en construction, visent directement à attirer ces jeunes ménages scolarisés, dit le maire.