Le fédéral «va frapper un mur» s'il s'entête à vouloir changer les règles dans les transferts aux provinces sur la formation de la main-d'oeuvre.

C'est l'avertissement qu'a lancé, mercredi, le ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes, Alexandre Cloutier, sans préciser sa menace, cependant. Il a l'intention de communiquer avec le ministre fédéral Christian Paradis, jeudi, pour en débattre.

Le gouvernement fédéral verse annuellement près de deux milliards de dollars aux provinces pour qu'elles offrent de la formation aux prestataires d'assurance-emploi. Mardi, des médias ont révélé que le ministre des Finances, Jim Flaherty, aimerait voir Ottawa intervenir davantage dans la gestion de ces sommes.

M. Flaherty souhaiterait notamment plus de coordination et de reddition de comptes de la part des provinces.

En point de presse avant d'entrer à la séance du Conseil des ministres, M. Cloutier a rappelé que des ententes fédéral-provincial conclues en 1997 sur cet enjeu fonctionnent bien.

Pour le gouvernement du Québec, «c'est énormément d'argent qui est en jeu», a-t-il ajouté. Selon lui, il y a intention réelle du gouvernement Harper de revoir ces ententes, mais il veut vérifier cette information en discutant avec son homologue fédéral.

Mais si ce n'est pas le cas, «qu'on le dise et qu'on arrête de faire peur aux gens», a-t-il dit, en faisant référence aux 1000 fonctionnaires transférés du fédéral au provincial dans le cadre de cette entente.

«Pensez à ces gens qui travaillent pour Emploi-Québec, on doit mettre fin à cette incertitude et avoir l'heure juste.»

Il a été catégorique: pas question de céder sur le gain de la reconnaissance du champ de compétence des provinces en matière de formation de la main-d'oeuvre.

«Si jamais le gouvernement fédéral devait s'entêter dans cette politique, il va frapper un mur à Québec, a insisté M. Cloutier. Jamais on ne va céder quelque centimètre que ce soit.»

Les journalistes lui ont demandé de préciser de quel mur il s'agissait, à quelles menaces il faisait référence, mais il est resté vague sur les recours envisagés, sinon que les ententes actuelles protègent le Québec.

«Sous aucune forme, on ne va accepter de mettre fin à l'entente sur la main-d'oeuvre, il y a des clauses qui protègent le Québec.»

Mardi, le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, n'a ni confirmé ni infirmé l'information selon laquelle il souhaiterait changer les règles du transfert des sommes en formation de la main-d'oeuvre. À quelques semaines du dépôt du budget, il a plutôt soutenu qu'il était «prématuré de spéculer» sur le contenu du document.