Entrepreneurs en démarrage, si le capital s'est fait plus rare pour vous l'an dernier, retenez une chose: les investisseurs ont maintenant les poches pleines. Et ils risquent d'être à la chasse aux bons projets cette année.

C'est ce qui ressort des dernières statistiques sur le capital de risque, cet argent parié sur des sociétés souvent non rentables dans l'espoir de les transformer en Facebook, Google et d'autres succès du genre.

Les chiffres compilés par Thomson Reuters montrent qu'une somme de 409 millions de dollars a été misée sur des entreprises à fort potentiel de croissance en 2012 au Québec, une baisse de 16% par rapport à 2011.

La bonne nouvelle, c'est que si l'argent a moins coulé dans les poches des entrepreneurs, il s'est accumulé dans celles des investisseurs. Les campagnes de souscription ont en effet atteint 924 millions l'an dernier, une hausse de 67% par rapport à l'an dernier et un record depuis 10 ans.

«Notre industrie est cyclique, rappelle Jack Chadirdjian, PDG de Réseau capital, regroupement du capital de risque québécois. Oui, il y a eu une baisse des investissements en 2012, mais on croit qu'ils vont être plus élevés pour les premiers trimestres de l'année 2013.»

Plusieurs nouveaux fonds de capital de risque ont d'ailleurs fait leur apparition en 2012 dans le paysage québécois. On pense notamment à Merck Lumira et à TVM dans les sciences de la vie, ou à Iris Capital dans l'économie numérique.

Selon Réseau capital, des acteurs établis comme Capital régional et coopératif Desjardins, le Fondaction CSN, Cycle Capital ou Rho Canada ont aussi lancé de nouveaux fonds ou regarni leurs coffres en 2012.

«C'est une bonne année», tranche M. Chadirdjian en parlant de 2012, qui rappelle aussi que le gouvernement Harper a débloqué 400 millions pour le capital de risque, de l'argent qui devrait finir par être déployé sous peu.

«Soyez sans crainte qu'on va s'arranger pour que le Québec ait une bonne part de ces sommes, dit M. Chardirdjian. On a de bons gestionnaires au Québec qui ne demandent qu'à se mettre à l'ouvrage.»

Fait intéressant, 58% des entreprises québécoises qui ont touché un investissement en 2012 l'ont fait pour la première fois, et elles ont obtenu la moitié des fonds disponibles.

Le capital de rachat et de développement, qui vise les entreprises à un stade plus avancé, a quant à lui atteint des records l'an dernier au Québec avec des transactions atteignant 4,4 milliards, contre 1,4 milliard un an plus tôt. Deux mégatransactions, soit la privatisation de Garda World Securities par la Britannique Apax Partners et l'investissement de la Caisse de dépôt dans CGI, ont cependant gonflé les chiffres.

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LE CAPITAL DE RISQUE EN 2012 AU QUÉBEC