Le ministre des Finances et de l'Économie, Nicolas Marceau, est très préoccupé par les mouvements à la direction de SNC-Lavalin (T.SNC) et il suit la situation de très près, a assuré hier son attachée de presse.

Plus tôt dans la journée, François Legault, chef de la Coalition avenir Québec, avait pressé le gouvernement de rencontrer la direction de l'entreprise pour obtenir des explications. «Le gouvernement du Québec et la Caisse de dépôt doivent au moins analyser le dossier pour garder un vrai siège social au Québec.»

La Caisse de dépôt a appelé SNC-Lavalin à ce sujet. «On nous a assuré que l'entreprise restera québécoise et que les activités de siège social demeureront à Montréal. S'il y a des transferts à venir, ils ne viendront pas de Montréal», a indiqué son porte-parole, Maxime Chagnon.

«C'est une mauvaise nouvelle pour Montréal, dit de son côté Michel Leblanc, président et chef de la direction de la chambre de commerce du Montréal métropolitain. On s'inquiète chaque fois que des postes majeurs sont déplacés à l'extérieur.»

Selon Jean La Couture, président du conseil de la section québécoise de l'Institut des administrateurs de société, c'est aux membres du conseil d'administration d'agir. «J'en appelle à tous mes collègues administrateurs à être vigilants relativement aux transferts progressifs des centres de décision, écrit-il dans un courriel. Le siège social est une décision relevant du conseil d'administration. Peut-être faut-il le rappeler de temps à autre aux gestionnaires?»

C'est justement là que le bât blesse, selon Rita Dionne-Marsolais, économiste. Seulement 2 administrateurs sur 11 habitent au Québec. «Ça fait une grande différence, parce qu'en ce moment, la perception du reste du Canada à l'égard du Québec est très mauvaise [en raison des scandales de corruption].»