Grâce à un mardi des plus actif, Québec est parvenu à emprunter 1,28 milliard de dollars cette semaine, portant à quelque 3 milliards le montant de sa dette qu'il est parvenu à financer depuis le dépôt du budget du ministre Nicolas Marceau, le 20 novembre.

Il est très rare que Québec réalise trois émissions obligataires en une seule journée. Selon une source digne de foi au ministère des Finances, diverses raisons peuvent expliquer ce phénomène: notamment, la dette du Québec est prisée des prêteurs qui voulaient surtout profiter du dernier jour de l'année où ils pouvaient s'en procurer. Entre l'adjudication et l'émission, il s'écoule trois jours ouvrables, ce qui nous mène au vendredi 21 décembre pour prendre possession des titres.

Le Québec n'émet pas entre Noël et le jour de l'An.

Il lui reste encore 5 milliards à trouver d'ici le 31 mars, ce qui ne devrait pas poser de difficulté, à moins que le Congrès américain et l'administration Obama ne parviennent pas à forger des compromis budgétaire et fiscal crédibles.

Un appétit pour le risque

Jusqu'ici, les investisseurs semblent parier sur la possibilité d'un tel compromis, comme en fait foi la montée des taux d'intérêt obligataires (et des coûts d'emprunts des gouvernements) pour les échéances de 10 et 30 ans. Cette remontée reflète un appétit accru pour le risque.

Ainsi, le rendement des obligations canadiennes venant à échéance dans 10 ans est passé de 1,68% à 1,83% en deux semaines.

Les coûts d'emprunts (ou le rendement consenti) du Québec sont fixés à partir de ceux du Canada auxquels s'ajoute un écart qui correspond à la prime de risque.

Cet écart peut s'élargir ou se refermer, selon l'humeur des prêteurs. La première émission de la tranche d'obligations venant à échéance en 2023 a été réalisée avec un écart de 119 centièmes sur le rendement de la canadienne. Le taux payé par Québec s'est élevé à 3,0%.

La tranche de la même émission vendue mardi s'est faite avec un écart de 111,5 points, mais le rendement payé au prêteur sera de 3,068%.

Si l'économie va mieux, les coûts d'emprunt vont donc augmenter, d'où l'importance d'en diminuer les besoins.